La crise politique persiste au mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden-Lumana Africa) de Hama Amadou à Niamey. A la lumière de nos informations, ce sont des intérêts purement matériels, qui divisent très profondément le parti depuis la cellule de base jusqu’au sommet de responsabilité (au niveau de l’Assemblée nationale).
Plusieurs structures du parti, plusieurs zones (les 7 des 8 zones organisées en coordination du 5è Arrondissement de Niamey) se disent exclues des partages des postes et des avantages obtenus à l’issue des élections générales 2020-2021. Plusieurs militants se sont sentis aussi en oubli caractérisé et développé sciemment par les responsables du parti à l’égard de l’autorité morale et l’ont dénoncé comme tel, mais en vain (il y a un comité de jeunes dissidents en gestation).
Aussi, l’affaire des 63 conseillers à l’Assemblée nationale partagés à huis clos et en silence n’est pas encore passée de la gorge de beaucoup de militants du parti. L’on annonce un « départ massif des militants mécontents les jours prochains, surtout à Niamey et ceux qui ont opté de rester feront le sale boulot juste pour empêcher aux dirigeants dits zélés de faire le dos rond », apprend-on des sources politiques.
La gestion du parti et son positionnement à Niamey
Niamey, la capitale nigérienne passe pour être le fief incontesté du parti Moden-Lumana-Africa de Hama Amadou. Les 5 maires élus de la ville de Niamey sont tous du parti, Moden-Lumana-Africa, ainsi que le maire central, président du conseil de ville de Niamey, le député-maire Oumarou Moumouni Dogari.
Mais les autorités municipales ne semblent pas être conscientes du danger de la dégringolade politique, qui les guète, du fait de la dégradation continue de leur leadership auprès des militants. La gestion des 5 communes urbaines de Niamey est caractérisée par une légèreté, qui frise le désordre, à telle enseigne que le député-maire a intimé l’ordre de mettre fin à une telle situation, sous peine de sanctions.
Il a même promis d’entreprendre des visites inopinées de terrain. Mais certains militants du parti voient déjà dans la mise en garde de Dogari une volonté d’exercer un contrôle systématique sur eux et ce, en vue de les punir politiquement. Un comportement très militant, qui s’apparente également à la nuisance pour la vie du parti.
Les 63 conseillers et le poste du secrétaire général de la commune 5 de Niamey
L’affaire des 63 conseillers reçus par l’opposition politique et partagés dans le silence radio a provoqué une colère jusque-là encore à l’entre gorge des militants de Lumana. Pour beaucoup de militants, les dirigeants du parti sacrifient les intérêts moraux et l’image du parti.
Au 5è Arrondissement de Niamey, une commune urbaine très stratégique pour le parti de Hama Amadou, où il est régulièrement élu député, un conflit de leadership est né autour du député et président de la coordination du 5è Arrondissement de Niamey, Idrissa Amadou et son secrétaire général Ali Baguiré, qui est le coordinateur de la plus populaire zone de Kirkissoye. Au 5è Arrondissement, Kirkissoye est la plus grande zone des électeurs pour le parti de Hama Amadou.
C’est dans ce contexte que la zone de Gawèye a déjà raflé tous les postes de responsabilité obtenus par le parti, au seul motif que le président de la coordination communale est issu de la zone. En effet, la zone de Gawèye a conservé à elle seule 17 postes de responsabilité depuis le poste de député, maire ou adjoint, directeur technique ou conseillers à l’Assemblée nationale, au moment où les autres zones n’ont obtenu le moindre poste ou encore se contente des miettes pour garder le silence pour le maintien de la cohésion du parti.
Les fonctions du secrétaire général de la commune 5 de Niamey occupées par Alassane Amadou, l’ex militant de Kishin-Kassa ont été mises fin par le député-maire Oumarou Moumouni Dogari depuis Juillet 2022. Le Mercredi 26 Avril 2023, le conseil communal Niamey 5 devrait pourvoir à ce poste. L’unique candidat Mahamadou Alzouma, un militant de Gawèye de Lumana et conseiller du maire, qui assure déjà l’intérim devrait logiquement le briguer, mais il n’a recueilli que 7 voix favorables contre 9 à l’issue du vote.
Ainsi, le poste restera vacant jusqu’au prochain conseil prévu dans trois mois. Au regard des résultats du vote, d’aucuns affirment que le maire du 5è Arrondissement de Niamey est assis sur un siège éjectable, parce que le degré de la division dépasse l’entendement au sein du parti de Hama Amadou.
MOUSSA NAGANOU