Du bref protectorat allemand à celui britannique, l’ancienne colonie anglaise, le Kenya avait
proclamé l’accession à son indépendance depuis le 12 Décembre 1960 et vit encore les mêmes défis
socio-économiques sous les immeubles clinquants des colons mués en citoyens dans la capitale
Nairobi et les gratte-ciels défiant ou insultant les pauvres citoyens kenyans. Quant au pays du
président Bola Ahmed Tinubu, le Nigeria a proclamé son indépendance formelle pour sortir des
mains de l’Angleterre, depuis le 1 er Octobre 1960.
Depuis plus de soixante (60) ans après les indépendances, d’autodétermination, de gestion
autonome du pays, mais les populations font toujours face aux mêmes difficultés comme si le colon
n’avait pas quitté d’un iota de son système d’exploitation en Afrique. Cela se justifie tout simplement
par le maintien des mêmes systèmes de gouvernance, de gestion sous le même vernis politique et
institutionnel et leurs corollaires d’applaudissements continus des populations et des États qui sont
demeurés des vaches laitières aux systèmes néocoloniaux ayant succédé aux colonialismes directs en
zone francophone et indirects en zone Commonwealth, avec seulement des façades de démocratie.
Une preuve des démocraties de façade !
Les élections sont devenues aujourd’hui en Afrique le vernis politique supposé comme le meilleur
critère à tort des démocraties sur le continent africain et les partenaires techniques et financiers
applaudissent et accompagnent les élus. À l’issue de chaque élection présidentielle, législative ou
locale, ce sont pourtant des institutions perpétuant des dictatures qui émergent et apparaissent
comme des symboles vivants de la corruption.
Au Nigeria et Kenya, alors même que les deux Chefs d’État sont élus, ce sont des systèmes de
gouvernance basés sur des dictatures économiques et financières qui assaillent les populations et
aggravent leurs vies quotidiennes, via des lois votées par des parlementaires « élus » et à la demande
des Chefs d’État dits « élus » dans les mêmes conditions. Quand les citoyens-électeurs protestent
comme ils l’ont fait au Nigeria, au Kenya ou ailleurs sur le continent africain, ils sont réprimés
jusqu’au sang pour le meilleur et jusqu’à la mort, pour le pire !
Ainsi, la police du gouvernement dit «démocratique du président Bola Ahmed Tinubu a tué plus
d’une dizaine des manifestants et arrêté plus de 700 jeunes manifestants » réclamant à boire et à
manger, juste pour tenter d’appliquer sa réforme budgétaire, avant d’appeler à la négociation. Au
Kenya, le président William Ruto, pour imposer ses taxes suicidaires à son peuple, a réalisé un drame
similaire d’une excessive gravité dans son pays avec 39 morts officiellement, au compteur de la
commission kenyane des droits humains.
En Afrique, les « démocraties » tuent plus « doucement et silencieusement » les citoyens que les
dictatures. Alors que les violences attribuées aux régimes militaires qualifiés de « dictatures »
demeurent le « café au lait » des régimes des démocraties électoralistes.
Des voix qui réclament l’avènement des régimes militaires au Nigeria !
Parmi les jeunes manifestants dans les rues de Lagos, de Kano, de Maiduguri, de Katsena, de Bornou,
Ibadan ou Bornou etc., l’on crie « nous ne voulons plus de Tinubu, nous préférons un pouvoir
militaire ». Dans plusieurs villes du pays du président Bola Ahmed Tinubu, les manifestants n’ont pas
passé par quatre chemins pour réclamer l’avènement des régimes militaires, ils en appellent
ouvertement aux militaires de prendre le pouvoir.
Au Nigeria tout comme au Kenya, les présidents Tinubu et William Ruto sont d’ores et déjà avertis
sur la préférence des populations pour la gouvernance des militaires au pouvoir, comme au Burkina
Faso, au Mali, au Niger, en Guinée-Conakry, au Tchad ou Gabon. Alors que soixante (60) ans après les
indépendances proclamées sur papier, les militaires prônent aujourd’hui une politique de libération
des peuples africains pour s’autodéterminer efficacement, pour jouir de leurs propres ressources
humaines et matérielles, pour gouverner sous l’inspiration de ses propres principes et valeurs
intrinsèques tirées des réalités immuable de la société Africaine ( profonde).
MOUSSA NAGANOU