Au Burkina Faso, la machine répressive est déclenchée contre toutes les voies discordantes au capitaine Ibrahim Traoré. En effet, depuis quelques jours il n’est plus facile pour les leaders d’opinion de s’exprimer librement au pays du capitaine Traoré.
En cause, plusieurs leaders de la société civile et journalistes ont été interpellés et gardés à vue. Ces acteurs ont été arrêtés pour « incitation à des attroupements, actes de corruption, association de malfaiteurs et actes de vandalisme », à en croire les autorités de la transition burkinabè.
Le collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion voient les choses autrement et purement contraires aux lois de la République. Ils déplorent cependant « une chasse aux sorcières », qui intervient au lendemain de l’interview du Chef de la junte militaire du Faso, chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré, à la télévision nationale.
Ces derniers jours ont connu l’arrestation du président du M21, Marcel Tankoano ; du leader d’opinion Abdoul Karim Baguian dit Lota et du porte-parole du Front uni pour le Faso, Désiré W. Guinko, lundi 8 mai 2023. Ces arrestations, selon plusieurs observateurs de la scène politique sont considérées comme une atteinte au droit à la liberté d’expression et/ou même au fonctionnement normal de la vie démocratique du pays.
Dans une récente déclaration du collectif des journalistes du Burkina Faso, les acteurs ont attiré une fois de plus l’attention des autorités de la Transition, tout en pointant leur responsabilité quant aux conséquences des dérives qui ont court dans le pays sur fond d’arbitraire, selon les signataires de la déclaration. Ces dérives ont pour noms la persécution, le harcèlement, les menaces, la diabolisation, les arrestations, la catégorisation, mais aussi à l’encontre des leaders d’opinion, des journalistes et des activistes qui tiennent simplement à exercer leurs libertés fondamentales comme l’autorise la Constitution burkinabè.
SOULEYMANE OUSMANE