C’est fait ! Comme il fallait s’y attendre, le Burkina Faso a confirmé lundi 23 janvier la demande officielle du départ des troupes françaises basées dans le pays, dans un délai de trois mois. Ces militaires sont désormais devenus persona non gratta au Faso.
Ils sont quelques 400 militaires, lourdement armés et stationnés à Komboansé, près de Ouagadoudou dont la mission principale est de venir en aide en matière des renseignements aux armées locales mais surtout d’éliminer les chefs des groupes terroristes.
Plusieurs chefs terroristes ont ainsi été neutralisés au cours de leur mission dont entre autres Adnan Abdou Walid Al Sahraou, Yahyia Abdou Hamman, Djamel Okacha, Issa Al Sahraou ou encore Abou Abderamane Al Sahraou.
Le porte-parole du gouvernement Jean-Emmanuel Ouédraogo, lors d’une interview en direct sur la Radio et Télévision du Burkina (RTB) précise. « Ce que nous dénonçons, c’est l’accord qui permet aux forces françaises d’être présentes au Burkina Faso. Il ne s’agit pas de la fin des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France ».
Cette fois-ci, la demande de « clarifications » et la question de la « confusion » soulevées par le président Emmanuel Macron, le dimanche 22 janvier ont trouvé leur réponse, et ce par une voix autorisée à travers les propos du porte parole du gouvernement burkinabè.
On n’a pas aussi relevé un vice de procédure, car les accords de défense, signés entre les deux pays en 2018 prévoient un mois en cas de rupture pour que le retrait des forces françaises soit effectif.
Certes, un délai d’un mois pourrait dans les faits être insuffisant pour déplacer environ 400 soldats et leur base logistique. Des spécialistes de la chose militaire en France spéculent autour du délai accordé aux militaires français et indiquent que deux mois, c’est préférable mais trois mois, c’est encore mieux.
Cela donnerait l’impression d’un départ précipité à l’instar du sort réservé à la force Barkhane au Mali. Mais face à l’évidence des faits, l’Elysée doit sortir du déni de réalité pour assumer courageusement les conséquences d’une telle décision.
Le Burkina Faso est désormais tombé dans l’escarcelle russe et la rupture définitive d’avec la France pourrait subvenir au gré des évènements tumultueux entre les deux pays.
Interrogé par nos confrères de Jeune Afrique sur le partenariat avec les mercenaires de Wagner, l’ex-chef de file de l’opposition burkinabè Zéphirin Diabré de son côté affirme sans ambages qu’« au Burkina, Wagner ne peut pas entrer dans le schéma de la coopération avec la Russie ».
Mais cette position ne rencontre visiblement pas l’adhésion du gouvernement burkinabè qui a décidé d’offrir un boulevard à la Russie.
ABOUBACAR SOUMAÏLA