L’escalade de la violence ces dernières heures, en Russie entre le Kremlin et le groupe de mercenaires privé Wagner est considérée comme un tournant décisif dans la maîtrise du monstre qu’a créé Poutine lui-même, tant les agissements de Wagner sont aujourd’hui hors de portée du Kremlin. Depuis quelques mois, le patron du groupe privé des mercenaires Wagner Prigojine a émis des critiques à l’encontre des dirigeants militaires russes, sans que ces derniers ne prennent au sérieux les menaces de ce groupe de mercenaires.
Il a fallu le Samedi 24 Juin 2023 que la situation s’est amplement dégénérée, lorsque les mercenaires de Wagner contre toute attente ont décidé de franchir la frontière pour pénétrer dans la ville de Rostow-sur-le-Don, située au Sud du pays, en marchant vers Moscou pour à la fois défier et affronter directement le pouvoir de Vladimir installé au Kremlin. Les mercenaires de Wagner ont commencé à marcher vers la capitale, ce qui a contraint Poutine à la négociation, bien qu’il ait traité de rebelle de Wagner pour avoir trahi le pays.
C’est le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko dont les services ont été sollicités par Poutine pour stopper et endiguer la progression d’Evgueni Prigojine sur le Kremlin avec ses 25. 000 hommes armés jusqu’aux dents et fâchés de tous leurs nerfs. La veille Alors même que le monarque russe, Vladimir Poutine brandissait la menace d’une sanction sévère contre ce qu’il a qualifié de « trahison » contre la nation russe, il a vite changé son fusil d’épaule, quelques heures seulement après cette menace.
Ces événements viennent de démontrer que le partenaire Wagner pourrait à tout moment se retourner contre le régime, au cas où ses intérêts sont menacés, comme c’est le cas le 24 Juin 2023. Il pourrait donc se conduire à l’exemple de Bob Denard, ce très célèbre mercenaire français des années 80, qui vendait ses services aux dirigeants politiques afin de renverser des régimes en Afrique et dans le monde.
Afrique, le risque évident de la présence de Wagner dans les palais !
Un signal fort a été ainsi donné à l’endroit des pouvoirs africains qui hébergent encore le groupe des mercenaires privés Wagner afin de sécuriser leurs palais et par extension leurs territoires. En Afrique, où le groupe Wagner s’installe allégrement avec la bénédiction des régimes putschistes notamment au Mali, en Centrafrique, en Libye, au Soudan et des forts soupçons au pays du capitaine Traoré, il faut redouter voire craindre le risque d’un embrasement aux palais un jour, d’autant plus que Progojine est désormais prêt même à « bousiller» et massacrer un palais présidentiel et son locataire pour ses intérêts.
Bousculant déjà au portillon d’autres pays du continent africain avec ses nervis, ses espions et ses mercenaires employés à manœuvrer et à manipuler les opinions publiques par des faux comptes dans les réseaux sociaux à travers Internet pour déstabiliser des régimes ou provoquer des coups d’Etat. Le groupe Wagner use ainsi de tous les moyens pour entrer et s’installer de plein pied en Afrique, en vue de sous-traiter de la sécurité à prix exorbitants payés contre des ressources minières.
L’histoire retient qu’Evgueni Prigojine est aujourd’hui le seul homme sur terre qui aura dit « Non » à Poutine et lui a fait plier en 4 pour négocier avec le fallacieux prétexte d’éviter un bain de sang et ce, en usant du président d’un pays ami, Alexandre Loukachenko de la Biélorussie. En Afrique, il n’y aura certainement pas un Loukachenko pour voler au secours d’un Goïta, d’un Touadéra ou d’un Traoré en cas de brouille à l’image de la confusion régnant actuellement au Soudan ou en Libye !
MOUSSA NAGANOU