Le président de la Tunisie a porté un démenti sur les propos jugés scandaleux et taxés de racisme qu’il a tenus à l’endroit des africains d’origine subsaharienne. Ce rétropédalage du président tunisien, Kaïs Saïed est apparu juste après la rencontre qu’il a eue avec son homologue bissau-guinéen, Umaro Sissoko Emballo au palais de Carthage.
A en croire, le président bissau-guinéen, se faisant le porte-parole de circonstance, il affirme que les déclarations incendiaires ayant déjà causé la désolation et le départ massif de plusieurs ressortissants subsahariens du pays de Bourguiba, ont été « mal interprétées ». Reprenant pour son compte, Embaló, le président en exercice de la CEDEAO, précise qu’il est impensable que « la Tunisie, le pays de l’ancien président Habib Bourguiba, puisse être un pays raciste ».
Au regard de ce que représentait le père de l’indépendance de la Tunisie, Habib Bourguiba, les propos du président tunisien d’aujourd’hui contrastent avec les sacrifices consentis par ce panafricain convaincu qui a porté haut l’image de la Tunisie dans l’inconscient collectif des africains, quelle que soit la couleur de leur peau. Les propos de Kaïs Saïed, seraient donc sortis de leur contexte par des ennemis de la Tunisie qui s’en servent pour régler les comptes aux africains subsahariens, à en croire Kaïs Saïed, qui révèle subitement un nouveau visage de lui, en plein rétropédalage pour sauver la face, est le moins qu’on puisse dire.
Et pourtant, l’on se rappelle la sortie du chef de la diplomatie tunisienne, qui n’a même pas regretté les actes estampillés racistes perpétrés par des tunisiens sur ce qu’ils appellent les « africains ». Où peut-on aujourd’hui, placer exactement la thèse obscure de la théorie du « grand remplacement » d’Éric Zemmour, à qui Kaïs Saïed a ravi la vedette ?
Est-elle aussi sortie de son contexte?
Pourquoi, les autorités tunisiennes n’ont pas réagi aux rapatriements de certains ressortissants africains subsahariens comme les ivoiriens, les guinéens ou encore les maliens ?
Un véritable rétropédalage digne des autorités ayant perdu tout sens de la direction en faveur de leur pays. C’est déplorable d’avoir agi au pompier maintenant après avoir mis le feu dans un pays considéré jadis comme étant la terre d’accueil par excellence des africains, dans cet océan de xénophobie et de racisme qui désormais gagne du terrain dans ce monde.
ABOUBACAR SOUMAÏLA