N’djamena, la capitale Tchadienne accueille le sixième sommet du G5 Sahel, le lundi 20 Février 2023. Ce sommet se tient au moment où l’organisation est à la croisée des chemins. En prélude à ce Haut Sommet, s’était tenue une réunion des ministres des Affaires Étrangères du G5-Sahel, le 18 janvier 2023. L’objectif de cette réunion était de converger une vision commune des États membres afin de redynamiser toutes les opérations en lien avec la sécurisation du Sahel. Créé lors d’un sommet du 15 au 17 février 2014 par cinq États du Sahel dont la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.
C’est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité. C’est à la faveur de l’avènement du terrorisme en 2013 au Mali, avec sa propagation dans les autres pays du Sahel que l’idée d’une telle organisation est devenue une nécessité pour la région de fédérer ses ressources en vue d’endiguer l’insécurité. C’est ainsi que la force conjointe du G5 Sahel avait pris une part active à la lutte contre le phénomène du terrorisme dans les pays du Sahel.
Avec l’avènement des coups d’État au Mali et au Burkina Faso, les relations entre cette organisation et la junte militaire malienne se sont détériorées en aboutissant au retrait du Mali le 15 mai 2022. Cette attitude du Mali fut la première crise qui a failli jeté l’organisation dans une léthargie alors même que le Mali était plus exposé au terrorisme que les autres.
Les autorités maliennes réagissaient contre le refus du G5 Sahel de leur accorder la présidence, à cause des putschistes au sommet de l’État. Les interlocuteurs maliens n’étaient plus dignes de tenir les rênes d’une telle organisation pour « défaut de démocratie ».
Ainsi, sur les cinq pays membres du G5 Sahel, seuls trois jouaient pleinement leur rôle avec en tête le Tchad, considéré comme le gendarme de la sous région, suivi du Niger et de la Mauritanie.
C’est donc à cette nouvelle donne que le sommet de Haut Niveau dans la capitale tchadienne devra désormais faire face. L’objectif d’un tel sommet est la redynamisation de l’organisation à deux niveaux, notamment la mobilisation des fonds et des hommes ainsi que la conquête d’autres pays.
Le contexte actuel caractérisé par la montée en puissance du terrorisme dans la sous région du Sahel nécessite l’union des forces plutôt qu’un repli meurtrier sur soi-même qu’entreprend le pays « rebelle », qu’est le Mali. Il gagnera en revoyant sa copie pour réintégrer le G5 Sahel au bénéfice d’une lutte commune contre le terrorisme.
Les Chefs d’États du G5 Sahel entendent mettre en œuvre une nouvelle stratégie de développement et de sécurité (SDS) et un programme d’investissements prioritaires (PIP 2023-2025) pour lutter efficacement contre le phénomène du terrorisme.
ABOUBACAR SOUMAÏLA