Khartoum, la capitale du Soudan est depuis Samedi 15 Avril 2023 exposée à de violents combats entre les partisans des deux généraux aux commandes du Soudan, depuis l’avènement du coup d’État de 2021. Les deux généraux El Bourhane et El Hametti ne sont jamais parvenus à signer un plan de sortie de crise, malgré la médiation de la communauté internationale. Ils s’accusent mutuellement des criminels recherchés et à abattre chacun, sans pitié, à travers le ciel et la terre au Soudan.
Depuis Samedi, les soudanais peinent davantage à vivre une quiétude sous les crépitements des armes entre les deux généraux rivaux pour le contrôle du pouvoir, suite à ce qu’il convient de considérer à raison aujourd’hui comme un simulacre de « printemps soudanais ». Les puissantes princesses, qui ont gouverné jadis le ‘’Soudan meroétique’’ ne seront pas fières de deux généraux qui ont transformé aujourd’hui la terre soudanaise en un champ de bataille, causant ainsi la désolation de tout un peuple, réduit en errance.
Les rapports entre les deux généraux se sont subitement dégradés ce jeudi 13 Avril, suite à la déclaration de l’armée qui a accusé les récents mouvements des forces de soutien rapide (FSR), un puissant groupe paramilitaire créé par le général El Bachir pour renforcer sa propre sécurité de s’être déroulé en dehors de la coordination et jugés aussi d’illégaux.
Déjà, le bilan est lourd et fait état de 56 civils tués, sans tenir compte des dizaines de militaires morts et plus de 600 personnes blessées, selon des sources sanitaires. Le général Abdel Fattah Al-Burhane avait qualifié de « tournant dangereux » le déploiement dans les villes des paramilitaires sous la direction du général Mohamed Hamdane Dagalo.
Le Soudan végétait déjà dans une crise politique et sociale très aiguë après la chute du président El Bachir entre les militaires depuis le 25 octobre 2021 et la démission récente du Premier ministre le 2 janvier 2022. Depuis lors, il faut dire que la vie des soudanais est rythmée par de fréquentes manifestations dans plusieurs villes, notamment à Khartoum et Omdurman.
La communauté internationale appelle immédiatement à un cessez-le feu. Le Tchad a d’ores et déjà fermé ses frontières avec le Soudan.
Le président égyptien, le maréchal El Fatha Al Sissi a convoqué une réunion d’urgence de la Ligue arabe pour faire taire les armes et proposer une issue favorable à une trêve rapide.
MOUSSA NAGANOU