Ce sont les spécialistes africains au service de Washington pour la véritable reconquête de l’Afrique d’aujourd’hui. Il s’agit entre autres de la diplomate chevronnée Molly Phee, du spécialiste des renseignements africains, Judd Devermont et de l’économiste et spécialiste des médias Yaya Moussa. Il souligne trois éléments importants en tête d’argument de Washington pour reconquérir l’Afrique.
Il s’agit« On pourrait dire qu’après les propos calamiteux de Trump sur les pays du continent, Biden a cherché à racheter l’Amérique aux yeux des Africains en posant trois décisions importantes. La première, la tenue même de ce 2e sommet, huit années après le premier.
Il faut ici réduire le déficit de confiance réciproque. La 2e décision importante, c’est la tournée récente du secrétaire d’État Blinken, et la publication en août 2022 d’un document sur la nouvelle stratégie américaine vis-à-vis de l’Afrique. Troisièmement, l’invitation lancée par le président Biden à l’Union africaine pour rejoindre le G 20 qui est une reconnaissance de l’importance économique du continent sur la scène globale », explique-t-il.
Pour Yaya Moussa, les Etats-Unis poursuivent une nouvelle stratégie consistant à la réalisation de quatre objectifs prioritaires dont entre autres « la promotion des sociétés dites ouvertes et de la bonne gouvernance. C’est un leitmotiv souvent évoqué par les États-Unis, comme nous le savons. Deuxièmement, la promotion de la démocratie et de la sécurité. Vous noterez le lien entre “démocratie et sécurité”. Ensuite, la reprise économique après le Covid et enfin la défense de l’environnement et la transition énergétique », détaille-t-il sur radio France internationale.
Molly Phee est la Secrétaire d’État adjointe au bureau des Affaires africaines, du département d’État des États-Unis. Molly Phee, est diplomate de carrière, expérimentée avec le rang de ministre conseillère. Elle a prêté serment au poste de secrétaire d’État adjointe des États-Unis pour les Affaires africaines, le 30 septembre 2021.
Elle a récemment occupé le poste de représentante spéciale adjointe pour la réconciliation en Afghanistan. Elle a été ambassadrice des États-Unis au Soudan du Sud de 2015 à 2017. Elle était auparavant cheffe de mission adjointe de l’ambassade des États-Unis à Addis-Abeba, en Éthiopie, et cheffe de cabinet au bureau de l’envoyé spécial pour le Soudan et le Soudan du Sud.
Elle a en outre été secrétaire adjointe par intérim pour les Affaires des organisations internationales, ainsi que coordinatrice adjointe du Conseil de sécurité à la mission des États-Unis auprès des Nations unies, où elle était chargée de l’engagement avec les Nations unies en Afrique et au Moyen-Orient pour les deux portefeuilles.
Plus tôt dans sa carrière, Molly Phee a travaillé au Conseil de sécurité nationale en tant que directrice pour l’Iraq et en tant que représentante civile principale de l’Autorité provisoire de la Coalition dans la province de Maysan, en Iraq.
Elle a commencé sa carrière à l’ambassade des États-Unis à Amman, en Jordanie, et a travaillé dans les ambassades des États-Unis au Caire, en Égypte et à Koweït. Elle parle l’arabe.
Originaire de Chicago, l’Ambassadrice Phee est diplômée de l’Université de l’Indiana et a obtenu une maîtrise de la Fletcher School of Law and Diplomacy. Elle a reçu le Distinguished Honor Award, le prix Robert C. Frasure Memorial Award pour la résolution des conflits et la paix, le prix Baker-Wilkins de Cheffe de mission exceptionnelle, le prix du service civil méritoire du secrétaire à la Défense, le prix de l’Ordre de l’Empire britannique, et un prix de niveau présidentiel.
Judd Devermont
Il est Directeur principal du Conseil de sécurité nationale pour les
Affaires africaines. Judd Devermont est l’assistant spécial du président
et directeur principal des Affaires africaines au Conseil de sécurité
nationale (NSC). Il a récemment occupé le poste de conseiller spécial
pour la stratégie Afrique au NSC de 2021 à 2022. Avant le NSC, il a été
directeur du programme Afrique au Centre d’études stratégiques et
internationales (CSIS) de 2018 à 2021.
Devermont était auparavant officier national du renseignement pour l’Afrique de 2015 à 2018. À ce poste, il a dirigé le travail d’analyse de la communauté du renseignement américain sur les questions d’Afrique subsaharienne et a été le représentant personnel du DNI lors de réunions politiques inter-institutions. M. Devermont a également été analyste politique principal de la Central Intelligence Agency (CIA) sur l’Afrique subsaharienne de 2013 à 2015.
Avant d’occuper ce poste, il a été directeur du Conseil de sécurité nationale pour la Somalie, le Nigeria, le Sahel et l’Union africaine de 2011 à 2013. À ce poste, il a contribué à la stratégie américaine pour l’Afrique subsaharienne signée par le président Obama en 2012, et a géré le processus qui a abouti à la reconnaissance du gouvernement somalien par les États-Unis pour la première fois depuis 1991. M. Devermont a passé deux ans à l’étranger à l’ambassade des États-Unis à Abuja, au Nigeria, de 2008 à 2010.
Il a vécu à Afrique du Sud et en Côte d’Ivoire, et il a beaucoup voyagé sur l’ensemble du continent. Il est titulaire d’une maîtrise en études africaines de l’Université de Yale et d’un diplôme de Bachelor en histoire de l’Université de Californie à Los Angeles.
Yaya Moussa, économiste et fondateur du média Africa Prime, est aussi analyste pour un certain nombre de médias américains. Il analyse les enjeux du sommet États-Unis/Afrique qui s’ouvre ce mardi 13 décembre à Washington.
MOUSSA NAGANOU