La situation sécuritaire au Nord du Mali fait l’objet de préoccupations de la part des ex-mouvements armés signataires des accords d’Alger de 2015. Pour résumer la situation, une bonne partie du Nord du pays échappe au contrôle des forces armées maliennes et leur appui russe de la milice « privée » Wagner, à tel point que les groupes terroristes affiliés au Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (JNIM) et la Wilaya Sahel de l’Etat islamique (EI) se livrent à une guerre fratricide pour le contrôle dudit espace. Et les populations du Nord du Mali continuent d’en payer un lourd tribut. Ce qui a poussé les ex-mouvements armés à tisser une union pour sécuriser cet espace territorial.
Dans leur déclaration rendue publique la semaine dernière, le Mouvement National de Libération de I ‘Azawad (MNLA), Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), regroupés au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) « conscients de la dégradation de la situation sécuritaire en Azawad ; considérant la volonté des populations de l’Azawad d’unir leurs efforts pour faire face à tous les défis afin de parvenir au bien-être socio-politique ; considérant les attentes légitimes des populations de vivre en paix et en tranquillité chez elles ; et considérant les différentes rencontres du Bureau Exécutif de la CMA au sujet de la fusion » ont décidé « de fusionner les Mouvements qui composent la CMA en une seule entité politique et militaire ; de créer une commission technique chargée des modalités pratiques de la Fusion ; d’organiser dans les meilleurs délais un Congrès qui fixera les orientations et mettra en place les statuts de la nouvelle organisation ».
Le communiqué souligne que « en attendant l’aboutissement définitif du processus de fusion, le bureau exécutif de la CMA continuera la gestion des affaires de la Coordination ».
Les signataires de l’accord d’alliance invitent « les autres mouvements de l’Azawad à se joindre à l’initiative d’union, afin de consolider les acquis au bénéfice du peuple de l’Azawad ».
Moussa Ag Acharatoumane, secrétaire général du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) a publié il y’a quelques jours un tweet dans le lequel il a annoncé « l’ouverture de la base militaire de la plate-forme, le retour progressif des populations, l’organisation des patrouilles… Cette ville avait été vidée de sa population suite aux massacres de l’EI il y a quelques mois ».
Il a également annoncé que des opérations de sensibilisation des combattants sont menées, afin d’expliquer la nécessité de protéger l’ensemble des habitants de la zone. Cette mobilisation générale des ex-groupes armés pour sécuriser le Nord du pays, constitue la preuve flagrante des limites de la rhétorique populiste sur une prétendue montée en puissance des FAMas. Le Nord du pays semble livré aux groupes terroristes qui sont tellement en terrain conquis qu’ils se livrent une guerre fratricide dont les populations civiles sont les premières victimes.
Cette union des ex-groupes armés pourrait cependant bénéficier aux autorités maliennes, qui verraient ainsi la mission régalienne dévolue aux FAMas pour la défense du territoire nationale, assurée par les groupes armés concernant le Nord du pays.
GARE AMADOU