Les images abondamment relayées d’une fumée épaisse couvrant et emprisonnant le ciel de Dakar, le souffle des Dakarois mis aux arrêts, dans cette scintillante ville africaine, le sol jonché de carcasses de voitures calcinées, renversées les roues en l’air, des débris des pneus brûlés aux flammes voraces, des pierres vigoureusement cassées, alignées sur un goudron enflammé, déchiqueté, laissant des traces d’impact de violences des jeunes poussés à accomplir ces actes d’une bravoure veine par l’appel aux muscles de toutes ses forces du haut d’un « leadership à la Ousmane Sonko », juste pour en découdre avec l’adversaire, avec association des armes de violences verbales et physiques au moyen d’une langue fourchue d’éternelle victimisation personnelle, pour que les intérêts de tous les sénégalais deviennent ainsi la cible privilégiée de sa colère, dirigée contre un Macky Sall désigné et supposé comme l’ennemi N°1 sur lequel il faut s’acharner et cristalliser une violence légitime au pays de la Teranga.
Des jeunes sortis dans les rues sénégalaises pour saccager, brûler des stations services, violenter des bureaux et piller, voler des commerces, des biens publics et privés. Des jeunes visiblement affolés, qui détruisent tout ce qu’ils voient sur leur passage. Déjà 16 morts au Sénégal et plus de 500 personnes interpelées entre Jeudi 1er Juin et Vendredi 2. Une violence réalisée dans le but d’en découdre coûte que coûte avec Macky Sall, la plus haute autorité de l’État, au regard des messages du leader du Pastef.
L’on dénonce la présence des forces occultes obscures, des forces étrangères nuisibles dit-on, dans les manifestations meurtrières des rues de Dakar et de Ziguinchor ! Voilà le terrible paradoxe « d’un leadership à la Ousmane Sonko », le leader du Pastef se réclamant en effet d’un vrai leadership, mais n’hésite pas à user de ses muscles et du bout de sa langue fourchue, donc par la violence pour « déchainer des forces aveugles » dans une course de vengeance gratuite, en appelant la jeunesse sénégalaise à sortir massivement pour aller « déloger » le président Macky Sall de son palais.
Mais il faut saluer la dextérité, le professionnalisme et le très bon républicanisme des dignes militaires Sénégalais, source de fierté de tout le continent africain, tout comme ceux de la Tunisie, qui font bien la part des choses entre le service de la défense nationale et l’ambition d’exercer le pouvoir d’État, en assumant correctement la frontière entre leur mission et celle du palais de Kaïs Saeid, le président tunisien dit Robo Coop, un grand provocateur de la colère des forces politiques de son pays.
Il faut condamner aussi, le silence coupable des acteurs de la société civile sénégalaise sur la violence perpétrée autour de l’affaire Ousmane Sonko et Adji Sarr.
La violence de la vie politique sénégalaise est sans commune mesure aujourd’hui, d’autant qu’en causant la mort à 16 personnes déjà, depuis l’annonce du verdict du procès opposant Ousmane Sonko et la masseuse de Dakar Adjir Sarr, le 1er Juin dernier, l’image du Sénégal passe de la plus belle démocratie en Afrique de l’Ouest, au pays qui veut ressembler au Soudan des généraux El Burhane et El Hemedti. C’est bien dommage qu’un Sénégal aux institutions démocratiques les plus stables de la sous région Ouest-africaine soit aujourd’hui si vilement malmené et violenté !
Le monde entier déplore, condamne avec véhémence la violence dont la vie politique sénégalaise est devenue coutumière. La politique tue et tue exagérément au Sénégal et ce, malgré la stabilité, la beauté et même l’attractivité de la vie des institutions démocratiques et leur stabilité dans une Téranga (accueil ou hospitalité) longtemps admirée par tous les autres peuples africains et ceux d’ailleurs. Il va falloir que la classe politique sénégalaise exorcise le jeu politique pour lui extirper sa dose de violence malheureuse et cancérigène pour retrouver sa quiétude d’antan.
Il y a bien évidemment une forme d’imposture invisible et surtout indicible que reflète aujourd’hui le Sénégal comme dans toutes les sociétés africaines postindépendances dites modernes. Il va bien également falloir que les femmes sénégalaises bien connues pour leurs aptitudes culinaires, surtout celles Saint-Louisiennes, Dakaroises et Casamançaises, oui qu’elles réduisent un peu leurs épices du « Mafé au bon goût, du Thiéboudienne, du Domoda, des doux Pastels » sans oublier aussi celles dans les boissons comme « Panna Cota Bissap » ou encore « le Hodja Blogatou », une espèce de douce gelée de Bissap pour que les hommes sénégalais se calment, enfin pour recouvrer leurs sens d’interactions politiques paisibles.
MOUSSA NAGANOU