Décidément, les ennuis ne finissent pas pour l’opposant Ousmane Sonko. Hier jeudi 2 février, il est appelé par la justice sénégalaise. Il ne s’agit point de la suite de la plainte d’Adji Sarr, mais d’une nouvelle plainte. Le maire de Zinguinchor va devoir répondre du chef d’accusation de diffamation. Le plaignant s’appelle Mame Baye Niang, candidat malheureux à la mairie de Dakar lors des élections locales de janvier 2022. Ce dernier occupe actuellement le portefeuille du Tourisme et des Loisirs dans le gouvernement d’Amadou Ba.
Les faits pour lesquels Mame Baye Niang poursuit le leader du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) remontent à novembre 2022. Dans une déclaration publique, Ousmane Sonko avait alors affirmé que l’ancien Chef de Cabinet de Macky Sall trainait des casseroles précisant qu’il avait été épinglé dans des malversations au PRODAC ressorties dans un rapport de l’Inspection Générale d’Etat, lorsqu’il en assumait la tutelle. Chose que Mame Baye Niang a qualifié d’allégations mensongères non sans avoir porté l’affaire devant la justice.
Ce n’est pas tant la plainte de Mame Baye Niang que rechignent les partisans et autres soutiens du leader de la coalition Yewwi Askan Wi (Libérer le peuple), mais pourquoi maintenant et pas avant, les allégations de l’opposant datant de novembre 2022 ? Ce n’est plus ni moins ici que la poursuite du harcèlement contre le principal adversaire à l’éventuel 3ème mandat du président du Macky Sall, estiment de nombreux observateurs.
Le même Ousmane Sonko, faut-il le rappeler, fait déjà l’objet de poursuites judiciaires, depuis février 2021, sur plainte d’Adji Sarr, la masseuse anonyme du salon Sweet Beauty de Dakar désormais célèbre, qui l’accuse d’agressions sexuelles et de viol sur sa personne. Une affaire privée ? Plutôt un dossier politique visant à éliminer un adversaire de taille, continue de décrier ses partisans qui, l’on se souvient avait embrasé la capitale sénégalaise pour protéger leur idole.
Ousmane Sonko, faut-il le souligner, s’est déclaré candidat pour la prochaine présidentielle prévue en 2024. En février 2019, il fut de la course à la présidentielle, classé 3ème à l’issue du scrutin recueillant 15,67% de l’électorat (687 000 voix) devancé par l’actuel président Macky Sall, candidat à sa propre réélection et l’ancien Premier ministre Idrissa Seck. Depuis lors, sa cote de popularité ne fait que monter, d’où certainement ses ennuis actuels. S’en sortira-il de toute la cabale politico-judiciaire engagé contre sa personne ?
OUMAROU KANE