Difficile de consommer la condamnation même judiciaire d’un homme politique, soit-il encore de l’opposition, puisqu’il a toute la latitude de supporter toute procédure judiciaire jusqu’au plus haut degré pour défendre sa carrière.
Massata Samb et Mamadou Niang, deux députés sénégalais de l’opposition politique ont écopé hier Lundi 2 Janvier 2023 de « six (6) mois de prison ferme» pour « coup et blessures volontaires » et 5 millions de francs CFA de dommages et intérêts contre leur collègue Amy Ndiaye.
L’affaire qui remonte au 1er décembre 2022 avec une image de la scène tournée à l’hémicycle de l’Assemblée nationale du Sénégal laissait à désirer. L’image d’une telle scène digne seulement d’un film de fiction hollywoodienne visant à gagner un oscar de l’année, a largement tourné en boucle sur les réseaux sociaux.
Des députés élus pour représenter le peuple, qui se livrent une bataille comme des bêtes sauvages dans la savane africaine et de surcroit à l’hémicycle de l’Assemblée nationale.
Au-delà des condamnations pénales, les parlementaires dignes de représenter véritablement le peuple devraient légiférer en proposant de voix de sanction politique déclarant inéligible les auteurs des telles attitudes pareilles pour une période bien déterminée.
La seule difficulté reste que malgré la scène horrible montrée au monde entier et dont le parlement sénégalais a été le symbole, avec cette image négative de l’institution parlementaire sénégalaise, l’application des sanctions va encore tarder.
Malgré l’arrestation de deux députés depuis le 15 décembre sous la procédure de flagrant délit, le verdict de 6 mois de prison ferme ne s’appliquera pas encore en vue de les destituer de leur poste de députés. D’autant que leur avocat a indiqué faire appel de cette condamnation.
Ce qui ouvre du coup, une longue procédure judiciaire voire très longue procédure insupportable et ce jusqu’en cassation très probablement. Une bataille judiciaire, qui pourrait bien prendre du temps avec de possibles rebondissements, surtout avec le risque d’implication de la rue dont l’opposition sénégalaise est routinière, à l’heure de la précampagne de l’élection présidentielle de 2024.
MOUSSA NAGANOU