Au Sénégal, ça y est, les carottes sont cuites ! Le sort d’Ousmane Sonko est désormais scellé. Le juge de Dakar vient de lui infliger une condamnation de prison ferme de 2 ans par contumace. Il ne peut pas faire appel. Il est ainsi disqualifié pour l’élection présidentielle de 2024, d’autant qu’il tombe dans l’inéligibilité. Il avait refusé de collaborer avec la justice, en lui exigeant des garanties avant de s’y présenter, à cause de son courroux personnel contre la position ambiguë du président Macky Sall à propos des élections présidentielles de 2024.
Fin du suspens alors autour du verdict du tribunal dans l’affaire Ousmane Sonko et Adji Sarr, la masseuse de Dakar. La justice sénégalaise a condamné également la propriétaire du salon à 2 ans de prison pour incitation à la débauche et 600. 000 F d’amende, mais elle peut faire appel. Ce qui met fin ainsi aux ambitions présidentielles du jeune Sonko.
Avant le verdict, la capitale Dakar était sous haute tension et les autorités mettaient en garde contre tout acte de débordement, de vandalisme pouvant certainement émaner des militants du Pastef, parti d’Ousmane Sonko. Dès l’annonce du verdict, des jeunes du parti du bouillant Ousmane Sonko ont afflué sur les rues de Dakar en lançant désespérément des pierres et autres projectiles en direction des forces de sécurité en dénonçant « un procès injuste » dont ils entendent faire « réviser », s’ils ne succombent pas encore à « un délit de jet de discrédit sur une décision de justice ».
Déjà en « résidence sécurisée » à Dakar par les forces de l’ordre, suite à sa « caravane » dite de la « liberté » qu’il avait initiée en fin de semaine dernière pour aller « déloger le président Macky Sall » de Ziguinchor à Dakar ! Ousmane Sonko semble pris aux pièges par lui-même avant de tomber dans les mailles de la justice sénégalaise qui devrait le déposer sans encombres à la prison.
Le vrai combat débute donc à partir de ce jour pour les partisans d’Ousmane Sonko alignés à la position de leur leader qui dit être victime d’un complot politique visant à l’éliminer politiquement de la course à la présidentielle de 2024. Cette conjoncture sera appréhendée différemment par les différents leaders de l’opposition, car pour certains ce sera un concurrent de taille qui sûrement leur faisait ombrage qui vient d’être mis à l’écart.
Le cas d’Idrissa Seck qui s’est récemment désolidarisé de Macky Sall dans sa volonté de briguer un troisième mandat pourrait parfaitement convenir à cette logique d’opportuniste. Mais comment récupérer la frustration des militants du Pastef à son propre compte, tel devra être le savant calcul qui occupera l’état major des autres opposants politiques.
Pour l’heure, le président Macky Sall a élargi ses marges de manœuvre politique, en mettant à l’écart un adversaire aussi aveuglé et redoutable contre son camp et ce, grâce à la justice, autour du débat sur le 3è mandat, au sujet duquel Macky Sall tient encore tous les sénégalais en haleine. Quant à Ousmane Sonko, c’est une nouvelle page de son destin politique brisé, qui vient fatalement de s’ouvrir et dont l’issue va dépendre de la réaction de ses partisans, aussi bien que des démocrates sénégalais acquis à sa cause.
MOUSSA NAGANOU