L’opposant sénégalais Ousmane Sonko serait-il le baromètre de la politique sénégalaise ? Le pouvoir de Dakar s’ajusterait-il aux réactions et autres comportements du leader du Pastef ? Ces interrogations sont aujourd’hui nécessaires pour qui observe la politique sénégalaise des mois durant et au regard des évènements qui ont émaillé la belle démocratie du pays de la Teranga.
Il est indéniable que les manifestations conduites par Ousmane Sonko contre le régime de Macky Sall ont donné une toute autre tournure à la politique sénégalaise entrée en ébullition avec l’avènement de la question du 3è mandat de Macky Sall, projeté en procès d’intention. Ousmane Sonko a été au cœur de cette mise en garde adressée frontalement au président Macky Sall avant sa mise hors d’état de nuire dans son domicile à Dakar après sa condamnation à 2 ans de prison ferme.
Cette tentative de le museler n’a visiblement pas réussi, d’autant plus que le jeune opposant vient de se déclarer candidat à la présidentielle mais n’a pu organiser la cérémonie d’investiture projetée à grandes pompes par ses partisans du Pastef. Après avoir pris acte de l’interdiction de la cérémonie d’investiture à l’élection présidentielle, c’est un concert des casseroles, qui ont empêché les Dakarois de dormir hier nuit, c’est-à-dire dans la nuit du Samedi à Dimanche du 15 au 16 Juillet 2023.
Le pouvoir de Macky Sall semble impuissant à museler l’opposant qui loin de perdre courage fait aujourd’hui encore montre de témérité, en vue de briguer la magistrature suprême de son pays et ce, malgré sa condamnation à deux fermes.
Il gouverne, dirige et mieux impose sa direction à l’opposition sénégalaise qui n’a autre véritable mentor que lui. On comprend dès lors la timidité des autorités sénégalaises ou judiciaires à exécuter la condamnation d’Ousmane Sonko, qui bien que barricadé chez lui tire encore les ficelles de la vie politique sénégalaise.
Il dicte pratiquement les réactions au gouvernement sénégalais, tellement que la conduite du pouvoir semble être fonction des décisions de l’opposant Ousmane Sonko depuis « sa maison-prison » de Dakar, où il vit en résidence surveillée.
MOUSSA NAGANOU