Les manifestations contre le régime de Macky Sall ont pris une tournure internationale, ce samedi 10 Juin à Paris par la communauté sénégalaise sortie aux cris de « Macky Sall, dégage ». Allusion faite au prétendu troisième mandat du Chef de l’État sénégalais, dont un flou artistique entoure toujours ce projet très contesté.
La condamnation de l’opposant Ousmane Sonko a provoqué des troubles au Sénégal, occasionnant 16 morts selon les sources officielles. Le chef d’accusation de cette condamnation « corruption de la jeunesse » semble ne pas convaincre bon nombre de sénégalais qui inscrivent ce jugement dans la stratégie inavouée du troisième mandat du président Macky Sall.
Les manifestants à Paris tranchent d’avec ceux du Sénégal par leur discipline, voire leur civilité aux antipodes des militants d’Ousmane Sonko sortis pour semer la violence et piller les biens d’autres sénégalais qui peut-être le soutiennent. Le sénégalais à Paris s’est démarqué de façon flagrante de son frère de Dakar et de Ziguinchor.
Plus qu’une leçon de discipline, c’est un recadrage opéré qui mérite désormais d’être pris en exemple par les manifestants au pays de la Teranga. On peut, on est même en droit conformément aux dispositions légales d’exprimer son mécontentement, son cri de cœur sans pour autant semer le désarroi des populations, surtout lorsqu’on aspire à les gouverner.
MOUSSA NAGANOU