Le Sénégal s’apprête à vivre une autre journée pleine d’inquiétudes, d’incertitudes, voire de danger avec la reprise du procès de l’opposant Ousmane Sonko, ce Mardi 23 Mai 2023. Les procès de ce jeune opposant sont plus associés à la lutte contre un troisième mandat du président Macky Sall, d’autant plus que l’opposition considère l’acharnement judiciaire du pouvoir sénégalais contre Ousmane Sonko, comme un élément clé dans l’atteinte de l’objectif du troisième mandat du président sénégalais.
L’élimination d’Ousmane Sonko constitue donc l’étape nécessaire, la condition sine qua non pour la mise en place de la stratégie du troisième mandat et ce, sans encombres. C’est pourquoi, l’opposition sénégalaise vent débout, soutenue par les défenseurs de la démocratie, plus précisément de l’alternance politique entendent lutter contre cette nouvelle stratégie de « nettoyage » des candidats potentiels susceptibles de barrer la route à la nouvelle galaxie de Macky Sall, qui a décidé de faire glisser le Sénégal dans les profondeurs de la tyrannie, totalement étrangère au pays de la Teranga connu pour sa pratique démocratique tant enviée sur le continent africain.
Mais pour ce procès du 23 Mai, l’opposant Ousmane Sonko a visiblement tiré les leçons de sa stratégie infructueuse de son absence au Tribunal. Il a compris que cette pratique de la politique de la chaise vide risque de lui desservir, car elle contribue plus à mépriser l’institution judiciaire et pourrait à la longue faire de lui un opposant qui manque de courage, voire de témérité.
Aussi, le vendredi 19 Mai a-t-il exigé des autorités politiques sénégalaises plus de garantie pour sa sécurité. « Le jour où on me donnera des garanties, je viendrai à Dakar et Mardi je serai au tribunal. Si toutes les conditions (de sécurité) sont remplies, je répondrai présent ».
« Ousmane Sonko ne peut être au dessus de la loi… C’est encore de la manipulation. Si Ousmane Sonko décide de se comporter en justiciable de bonne foi, il n’a qu’à aller au tribunal… et aucune action ne sera tentée par les Forces de l’ordre. Par contre, s’il décide de troubler l’ordre public, les forces de défense et de sécurité agiront conformément à la réglementation dans leurs compétences de maintien de l’ordre public », a indiqué le ministre porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana.
Ces propos du ministre Abdou Karim Fofana devrait servir de tremplin pour Ousmane Sonko afin de ne pas prêter le flanc à l’institution judiciaire sénégalaise en qui il n’a plus confiance. C’est pourquoi, conformément aux dispositions en lien avec son procès, c’est un devoir pour Ousmane Sonko de se faire enregistrer la veille du procès, c’est à dire ce Lundi 22 Mai 2023 pour ne pas être en porte-à-faux avec la loi.
Va-t-on encore vers une confrontation entre Ousmane Sonko et la justice sénégalaise, et ce malheureusement pour le jeune opposant au bénéfice du camp Macky Sall aux aguets de toute opportunité qui offrirait un véritable boulevard à son très contesté projet du 3è mandat. La plainte de dame Adji Sarr constitue-t-elle l’arme fatale contre l’ambition politique d’Ousmane? Si un procès ordinaire entre deux citoyens sénégalais a réussi dès le début à susciter un tel intérêt au pays de Macky Sall, tout laisse croire que c’est visiblement un coup de pouce dont bénéficie indirectement la désormais très célèbre masseuse de Dakar !
ABOUBACAR SOUMAÏLA