Les déboires de la stratégie militaire française au Sahel, suite aux demandes répétées de son départ suscitent des interrogations à l’Élysée. Le premier coup dur porté au déploiement de l’armée française au Sahel fut la demande de départ des troupes de l’opération Barkhane au Mali.
Elle était composée de près de 5.500 hommes au plus fort de son déploiement et dont certains en sont morts pour la sécurité de la région. Elle était contrainte de quitter le Mali, en Août 2022 pour laisser le Mali aux Maliens avec un vaste territoire incontrôlé, où des groupes armés terroristes occupent allègrement sans le gouvernement de Bamako.
La junte militaire malienne a opté pour un sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner en lieu et place des militaires français devenus inutiles à leurs yeux. Au Burkina Faso, l’on ne s’y attendait pas à la décision du capitaine Ibrahim Traoré de demander le départ de la Force Sabre, également devenue subitement personae non gratta au pays des hommes dits intègres.
L’Élysée ne s’en revenait pas au point d’adopter une posture malaisée, demandant des clarifications à l’exécutif Burkinabè. Ce déni de réalité fut très tôt rattrapé par la réalité des faits ! La France tombe des nues, reconnait les défauts et se rend compte que sa stratégie militaire frappée d’obsolescence nécessite une refonte en profondeur.
C’est pour s’inscrire dans cette nouvelle dynamique, que la France entreprend une ré-articulation, un retrait progressif de ses troupes, qui passent dans un premier temps par la réduction de certains effectifs, notamment en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou ailleurs. C’est pour ainsi dire, la France change son logiciel et prête à l’adapter avec ses partenaires dans le monde.
On tend inéluctablement vers une autre forme de coopération militaire mettant à l’abri le partenariat entre la France et les États africains et le reste du monde. Cela une attitude qui intègre les critiques qui fusent de toute part, accusant la France de paternaliste aux yeux de cette nouvelle génération d’africains, qui clament à cor et à cri plus d’indépendance.
Mais la géopolitique actuelle du monde n’autorise aucun État responsable de conflictualiser ses relations avec le reste du monde, du fait de l’interdépendance, qui gouverne les coopérations politiques, économiques et socioculturelles. Personne n’est plus « indépendant ou souverain » dans ce monde, sauf par défaut d’intelligence que dans certaines contrées encore des hommes peuvent revisiter ces concepts pour le moins dépassés, périmés et obsolètes pour masquer leur ignorance dans un environnent éloigner de la «lumière».
MOUSSA NAGANOU