Appui militaire
Ce sont des armes létales et des hélicoptères de combat bien adaptés au terrain antiterroriste dont va bénéficier l’armée nigérienne pour faire face aux groupes armés terroristes au Sahel qui surprennent certains acteurs peu avisés de la question. Pourtant, l’engagement ferme de l’Union européenne en faveur de l’armée nigérienne se justifie largement par la finesse et la capacité d’adaptation de la stratégie antiterroriste du pays.
D’ores et déjà, d’aucuns affirment que «le Niger est le meilleur élève de l’Europe» pour avoir su parfaitement intégrer dans son partenariat militaire avec les armées étrangères, notamment l’armée française Barkhane et la Task force européenne Takuba, qui ont été débarquées du Mali. Aujourd’hui, des éléments de Barkhane ou encore de Takuba travaillent dans une parfaite collaboration au sein des opérations antiterroristes comme Almahaou ou Niyya dans le Nord-ouest du pays en menant des opérations de combat conjoint sous le commandement de l’armée nigérienne.
Josep Borrell Fontelles, le Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires Étrangères et la Politique de Sécurité et aussi vice-président de la Commission Européenne, en visite de travail de deux jours au Niger l’a annoncé à Niamey. Il a rencontré le président Mohamed Bazoum avec lequel il a eu un long entretien autour de la coopération au plan politique, économique, sécuritaire et social, d’autant que le « Niger a pleinement joué sa partition dans la gestion du flux migratoire du Sahel ou de l’Afrique de l’Ouest vers l’Europe », dit-il et le pays de Mohamed Bazoum mérite d’être soutenu.
Ces hélicoptères de combats très sophistiqués adaptés à la lutte antiterroriste et autres armes létales viennent à point nommé, au moment où la porosité tout au long des longues frontières entre le pays de Mohamed Bazoum et les deux autres du Sahel Central, notamment le Burkina Faso et le Mali constituent une faille sécuritaire. D’autant qu’il y a longtemps que soldats burkinabè et maliens ont déserté cette partie pourtant stratégique voire vitale pour les 3 pays.
L’autre aspect de l’option antiterroriste du Niger est l’approche politique du dialogue communautaire ou intercommunautaire et l’approche socioéconomique basée sur les investissements locaux et le développement national. D’autant plus que le terrorisme n’est pas un phénomène apparu ex nihilo mais bien au contraire une émanation de la société née à la suite des conséquences du changement climatique et des vieux conflits latents internes.
L’Union européenne pleinement engagée aux côtés des autorités nigériennes
«Dans l’ensemble, je voudrais signaler à quel point nous sommes avec le Président Bazoum dans sa politique régionale, sa politique de développement économique et sa politique sécuritaire», se réjouit le haut représentant de l’Union européenne à Niamey. «La sécurité et le développement économique vont ensemble», a souligné M. Josep Borrell, affirmant qu’il n’y a pas de développement sans sécurité et qu’il n’y a pas de sécurité sans développement.
Le Niger passe également pour le meilleur gestionnaire des réfugiés Maliens, Burkinabè, Nigérians venant en grandes masses du Sahel, en fuyant la violence des groupes armés terroristes surtout de l’état islamique au grand Sahara (EIGS) ou ISWAP. Quelque chose qui a déjà conduit le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) Filippo Grandi à féliciter les plus hautes autorités nigériennes.
Filippo Grandi a rencontré pour la 5è fois le président nigérien Mohamed Bazoum, le 4 Juillet 2023 et les services compétents nigériens chargés des questions de réfugiés estiment à 300. 000 le nombre des citoyens des Etats voisins fuyant leurs pays à la recherche d’asile au Niger. Sur le plan sociopolitique, l’Union européenne entend accroitre son appui direct budgétaire au Niger, qui va atteindre plus de 500 millions d’Euros. « Nous allons tout faire pour augmenter l’enveloppe totale que le Niger reçoit, quelques 500 millions d’euros, pour les années 2021-2024 », a précisé Josep Borrell.
L’engagement de l’Union européenne au Niger est sans pareil, «nous appuyons énormément, avec toutes nos forces, le président Mohamed Bazoum, nous appuyons sa vision régionale, sa vision du développement économique qui combine la sécurité avec la croissance et l’éducation», a affirmé Josep Borrell. Le Niger est un moteur économique pour le Sahel, un moteur fondamental pour la région, son développement énergétique le montre, a-t-il indiqué, tout en ajoutant qu’outre la Centrale Solaire de Gorou Banda, «nous sommes en train d’en construire une autre», soit une autre dénommée Gorou-Banda 2.
MOUSSA NAGANOU