Il faut méditer encore sur la page noire de la Covid19, des conséquences de la guerre en Ukraine, ses flambées des prix des denrées alimentaires, le terrorisme, le banditisme, les narcotrafiquants, trafic des hydrocarbures, le trafic tout genre, la cybercriminalité etc. Le Niger est aujourd’hui sur tous les plans l’un des rares pays à opposer une résilience historique réelle et quasi infaillible à toutes les épreuves que les populations du Sahel traversent encore.
Les Nigériens ont su garder le cadre démocratique, un acquis majeur arraché de hautes luttes dans lequel ils peuvent se « battre » intelligemment pour améliorer leur quotidien, leurs conditions de travail, de vie et d’épanouissement. Ailleurs, les forces politiques ont assimilé les crises exogènes qui se sont abattues sur leur pays à des occasions pour détruire leurs propres acquis démocratiques et institutionnels.
Des forces réactionnaires hautement manipulées ont confondu les institutions démocratiquement installées aux ennemis jurés des épreuves de la Covid19, aux épreuves du terrorisme, aux épreuves des crimes liés aux trafics de tout genre issus de la circulation massive des armes de guerre en provenance de la Libye de Kadhafi. Elles ont commencé d’abord à démolir les institutions républicaines et donc le cadre institutionnel qu’il fallait préserver pour faire preuve de résilience utile.
Dans ce mouvement trouble, c’est pratiquement toute l’Afrique qui est éprouvée au-delà du Sahel. Mais ces crises de la Covid19, du terrorisme et de la guerre en Ukraine ont surtout profondément impacté le Sahel plus que les autres régions du continent africain.
Au Sahel, seuls le Niger et la Mauritanie tiennent politiquement et économiquement en poursuivant une offensive véritable vers l’accomplissement du destin de leurs peuples. Les autres pays sont à la croisée des chemins de l’impasse politique, d’autant qu’ils ne savent plus où les forces aveugles qui se sont emparées du pouvoir et des institutions démocratiques conduisent les pays.
L’espace public s’amenuise et les libertés acquises de hautes luttes confisquées se restreignent dangereusement, en laissant place à la seule voix du seul maître, qui a seul droit au chapitre et cela sur tout le peuple et pour tout le temps qu’il tient encore de sa main de fer le destin collectif du pays, pays où il n’a jamais été élu et n’a cure des opinions des autres, encore moins de leurs libertés.
A titre illustratif, le chef de la junte malienne, Assimi Goïta croit conduire son pays à sa libération totale, affranchi de la France et aliéné à la Russie, en s’associant au groupe des tueurs à gage russes de Wagner. Mais en réalité, le territoire du Mali se restreint chaque jour, le Nord et le Centre aux mains des groupes armés et le pays des colonels se réduit inexorablement vers le Sud à Bamako et à Kati, à quelques mètres de leurs palais.
Quant au Burkina Faso, le pays échappe lentement au contrôle de la junte du capitaine Traoré et ses hommes. Un territoire pourtant de moindre envergure et comparable seulement au département de Bilma au Niger avec moins de 280 mille km2.
C’est dans ce brouillard politico-social que les imprudentes et irréfléchies forces ont conduit le Burkina Faso et le Mali face aux épreuves ayant frappé le Sahel. Pour leur résilience particulièrement appréciable dans un tel contexte, les Nigériens doivent se sentir fiers de leur pays, qui émerge d’un Sahel devenu chaotique, embourbé dans les conflits et peine à sortir la tête de l’eau.
Les institutions démocratiques du monde entier comme l’Union Européenne, les Etats-Unis, le Canada ou encore la Turquie saluent la résilience du Niger, de son armée républicaine et de ses institutions démocratiques. Antony Blinken, Antonio Guterres, Olaf Scholz, Thierry Burkrad sont autant des personnalités d’envergure et de puissance internationale ayant fait le déplacement de Niamey pour venir rendre un vibrant hommage au-delà des institutions, à la société nigérienne entière.
MOUSSA NAGANOU