Le président rwandais vient d’afficher sa position tranchée nette vis à vis des réfugiés de la guerre à l’est de la République démocratique du Congo.
Dans un discours devant les parlementaires, il a martelé que son pays ne pouvait plus continuer d’accueillir des réfugiés » en réponse aux accusations de soutien de Kigali à la rébellion du M23.
Il a assimilé les réfugiés congolais à un « fardeau » que son pays ne peut plus porter en des termes plus clairs, « il y a un type de réfugiés que, je pense, nous n’accepterons plus. Nous ne pouvons pas continuer d’accueillir des réfugiés, pour lesquels, plus tard, nous sommes tenus pour responsables d’une certaine manière, ou même insultés ».
Pour rappel, l’est de la RDC, est ravagé par des combats entre forces gouvernementales et rebelles du M23, une ancienne rébellion tutsi. Cette crise a exacerbé les tensions avec le Rwanda voisin, que la RDC qui accuse Kigali de soutenir la rébellion du M23.
Dans un rapport publié en décembre, des Les experts mandatés par les Nations unies confortent les accusations portées contre le Rwanda dans un rapport publié en décembre.
Ils disent avoir collecté des « preuves substantielles » démontrant « l’intervention directe des forces de défense rwandaises (RDF) sur le territoire de la RDC » au moins entre novembre 2021 et octobre 2022.
Cette tragédie a eu pour conséquence de pousser de nombreux Congolais à migrer dans les pays voisins, comme le Rwanda. Le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (UNHCR), estime que le Rwanda comptait en novembre 2022 environ 72 000 réfugiés congolais.
Ce chiffre est alarmant et constitue aux yeux de la communauté internationale un désastre humanitaire.
Réponse du berger à la bergère, Kigali aussi impute à Kinshasa la responsabilité de la crise dans l’Est de la RDC. La RDC soutiendrait un mouvement de rebelles hutu rwandais dénommé Forces démocratiques de libération du Rwanda dont il accuse certains membres d’être impliqués dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
Cette menace justifierait les incursions de l’armée rwandaise sur le territoire congolais. Le refus du président rwandais d’accueillir de nouveaux réfugiés sur son territoire contraste avec son implication avérée dans la crise congolaise.
Les acteurs ne font que brandir des arguments fallacieux alors que l’enjeu réel est d’ordre économique. En effet, l’est de la République démocratique du Congo regorge de ressources minières inestimables au point où ce pays est considéré comme un scandale géologique.
L’instabilité profite aux multinationales, qui grâce à la bénédiction de certains pays exploitent allègrement les ressources du Congo au grand dam des populations laissées pour compte, depuis l’indépendance.
ABOUBACAR SOUMAÏLA