C’est un véritable parcours de combattant qu’il faut d’abord accomplir en bravant « chaos,
confusions, désordres, irrégularités et retards » pour voter en République démocratique du Congo,
ce Mercredi 20 Décembre 2023 encore. D’autant plus que « les épreuves d’ordre logistique et
organisationnelle sont multiples et nombreuses à commencer par les cartes d’électeur illisibles, les
duplicatas inaccessibles, absence de machines à voter, machines à voter en panne, absence de listes
électorales affichées, des bureaux de vote ouverts très en tard, des longues lignes d’attente des
électeurs déçus, de la patience et de la délicatesse pour accéder aux scrutateurs pour pouvoir enfin
voter etc. »
Ce sont quelques 44 millions d’électeurs congolais répartis dans 75. 000 bureaux de vote, qui
devraient se rendre aux urnes ce Mercredi 20 Décembre 2023 pour élire leu président de la
République, les députés nationaux, les conseillers provinciaux et les conseillers communaux.
« D’importants retards avant l’ouverture des bureaux de vote et des irrégularités multiples », ont
été constatés et dénoncés à Kinshasa et dans plusieurs villes du vaste pays de 2,3 millions de km2 de
la République démocratique du Congo.
Un an de préparation des scrutins presque médiocres !
Cela fait pourtant plus d’un an que le président de la commission électorale nationale indépendante
(CENI), Denis Kadima avait annoncé la date des élections générales au 20 Décembre 2023 mais
malgré tout, c’est un « chaos électoral total » que dénonce Martin Fayulu et affirme « qu’il n’y a pas
eu d’organisation des élections », précise le plus farouche opposant du président sortant Félix
Shisekedi et « nous n’accepterons pas que la victoire du peuple soit volée », prévient l’opposant
après avoir voté à la Gombé, un quartier résidentiel de Kinshasa. Dans la mi-journée d’hier, c’est la
CENI elle-même qui reconnaît des dysfonctionnements dans l’organisation, avant de promettre des
sanctions au sein des scrutateurs indélicats ainsi que du temps requis aux bureaux de vote en retard,
soit onze (11) heures de temps pour remplir leurs droits au vote.
En dehors de Martin Fayulu, les opposants Moise Katumbi et Dr Denis Mukwenge, Prix Nobel de
2018 a vigoureusement dénoncé « des multiples irrégularités », avant de demander « aux électeurs
de surveiller les élections » pour garantir la sincérité des scrutins. La seule femme candidate à
l’élection présidentielle, Marie José dénonce quant à elle « un désordre organisé » par la CENI,
après avoir pu voter difficile dans un bureau de vote installé dans une école primaire.
Les africains ne sont pas sérieux !
Le scandale électoral organisé ce Mercredi au Congo Kinshasa respire les mêmes vibrations que celui
dit géologique ou encore à celui de la gouvernance politique au pays du président Félix Shisekedi. Les
premières élections de ce grand et riche pays d’Afrique centrale remontent en 2006 seulement.
Ce sont des pouvoirs issus des élections chaotiques et bafouées à l’image de celles organisées en
République démocratique du Congo ce Mercredi 20 Décembre que connaissent tous les États
africains dits démocratiques à travers le continent. C’est dans des conditions similaires que
beaucoup de dirigeants sont élus et se plastronnent au sommet de leurs pays avec une gouvernance
de la même veine qu’ils se croient au dessus de la mêlée et peuvent être épargnés par des coups
d’Etat militaires.
MOUSSA NAGANOU
