Depuis la récente visite du Premier ministre burkinabè en terre malienne, la polémique bat son plein. En cause, l’annonce faite par le chef du gouvernement malien de la volonté émise par son pays, le Mali et la Guinée de créer une fédération. Une entité qui les ferait quitter la CEDEAO dont ils sont pourtant membres.
Mais cette option a peu de chance d’aboutir, à cause d’une forte réticence de la CEDEAO exprimée par son deuxième vice-président Malam Chaibou. Ce dernier, dans une vidéo devenue virale, a exprimé la position de l’institution sous-régionale par rapport à cette option envisagée par les 3 pays aux têtes desquelles se trouvent des juntes militaires. « On ne va pas vous laisser la faire. Nous sommes à 15, on va rester à 15 », a-t-il notamment indiqué le 10 février dernier.
Les observateurs de la scène régionale sont d’avis que si le vice-président s’est permis cette sortie sur les réseaux sociaux, c’est pour exprimer la position des Chefs d’Etats des pays membres qui ont vraisemblablement pris cette annonce du Premier ministre burkinabè avec circonspection.
Les 3 pays qui sont actuellement suspendus des instances de l’institution, ont-ils réellement la volonté de créer une fédération, où ont-elles juste lancé un ballon d’essai afin de mettre la pression sur la CEDEAO pour que celle-ci envisage la levée des suspensions ? La question vaut la peine d’être posée.
Il reste que la concrétisation de ce grand ensemble qui regrouperait 3 pays, risquerait de se retrouver face à un écueil de taille : la mise en place de barrières douanières entre ces pays et les 12 autres pays membres de l’institution sous-régionale. Ce qui de facto plomberait la dynamique et plongerait la fédération dans une situation de marasme préjudiciable à son épanouissement économique.
GARE AMADOU