Des coups de feu sont entendus très tôt le Jeudi matin à Ouagadougou, aux environs très proches du palais de la présidence du Faso, à Kossyam. Des véhicules blindés ont très vite été interposés pour bloquer le passage et en stoppant net la circulation dans ces lieux.
Des sources concordantes affirment qu’il s’agissait des « coups de sommation » pour faire rebrousser chemin à un piéton aperçu dans les environs. Mais il y a eu plusieurs coups de feu entendus et les témoins qui étaient à proximité des lieux des tirs ne savent pas s’il s’agissait des échanges des tirs ou des vrais coups de sommation.
Le quartier de la radio et télévision burkinabè a rapidement été bouclé par les services de sécurité de la présidence du capitaine Traoré. Quelques manifestants s’étaient faits remarquer au petit matin dans certaines rues de Ouagadougou pour réclamer la sécurité pour le capitaine Traoré avant de proférer des menaces contre toute personne voulant attenter à la sécurité du capitaine au pouvoir et à la Transition.
Le Burkina Faso ne peut vivre éternellement de « transition en transition réchauffée ». il va falloir que le pays dit des hommes intègres sorte de là.
D’autant que ces tirs encore dits de sommation ne vont pas manquer d’exciter ou d’inciter l’opinion nationale et internationale à s’interroger sur la réalité ou encore la vérité de ces coups de feu inhabituels nourris autour du palais du jeune capitaine Traoré.
La seule certitude est que ce sont des vrais coups de feu venant d’arme de guerre en pleine capitale. Pourquoi alors des pareils coups de feu au siège du pouvoir de Ouagadougou ?
Quelle peur habite les officiers ayant s’emparé du pouvoir en fin septembre 2022 à Ouagadougou ? Sans doute que la peur ne manque pas. Faudrait-il juste pour indiquer à un simple passant qui ignore les rues de Ouagadougou jusqu’au point où il ne sait pas où mettre les pieds dans une capitale tenue par l’armée d’enclencher des tels coups de feu vigoureux à son encontre ?
Ou bien de la junte militaire de Ouagadougou veut recentrer davantage le pouvoir entre les mains, ou bien le capitaine Traoré veut éliminer des camarades gênants dans le parcours jusque-là traversé dans la gestion des affaires du pays et la ligne directrice et de démarcation à suivre avec les partenaires, jusqu’à la fin de la transition.
Ou bien encore, le chemin de la révolution jusque-là en traçage n’a pas fini de déterminer sa vraie nature ? D’autant que ces derniers temps, le ton a monté entre les officiers de l’armée burkinabè autour de la lutte contre le terrorisme et le regard systématiquement critique réprimé des acteurs de la société civile, lorsque ceux-ci n’y sont pas enrôlés de force dans les camps militaires pour y être formés, dit-on.
Mais les burkinabè savent que leur Burkina Faso ne peut pas continuer à exister dans le monde d’une transition à une autre, qui soit toujours conduite par des militaires. Car tôt ou tard, tous les burkinabè, même les moins informés de la vie politique savent que le pays doit être capable de renouer avec ses citoyens dans le cadre d’une vie démocratique et institutionnelle décidée par les burkinabè eux-mêmes. Quelle que soit la situation politique chaotique qui prévaut aujourd’hui au Faso avec des militaires, qui se délogent simultanément du palais de Kossyam en promettant la paix et la sécurité, la véritable solution de tous ces soubresauts politiques résident dans les mains des burkinabè au Burkina Faso et ailleurs.
MOUSSA NAGANOU