Les multiples retards et tergiversations liés au scrutin présidentiel au Nigeria ont confirmé les inquiétudes que les observateurs avertis ont manifestées en rapport avec la capacité de ce géant africain à l’organiser sans difficultés majeures.
C’est dans une réelle impatience que les nigérians attendent principalement l’issue du scrutin présidentiel dont les trois favoris sont Bola Tinubu du parti au pouvoir, Atiku Abubakar, candidat de l’opposition et l’outsider Peter Obi.
Lundi 27 février, les résultats se faisaient toujours attendre, malgré quelques uns qui tombent au compte gouttes dans la soirée. Ces premiers résultats donnent une légère avance au candidat au pouvoir, Bola Tinubu, qui devance le candidat de l’opposition Atiku Abubakar. Mais la surprise est venue de Peter Obi qui fait figure de véritable outsider, dans une compétition dominée par des leaders dont l’assise électorale auprès des populations est un fait incontestable.
Pourtant, c’est à Lagos, la mégalopole, fief incontesté de Atiku Abubakar que le jeune candidat a créé la surprise en le battant de façon spectaculaire.
Pour certains jeunes, ce candidat loin de la gestion tumultueuse du pouvoir incarne déjà le changement et serait plus au fait des préoccupations réelles d’une jeunesse qui ne se reconnaît plus dans la gouvernance des dinosaures qui occupent le terrain politique du pays depuis des décennies.
Cette lenteur qui caractérise la proclamation des résultats a déjà offert une tribune à certains candidats pour accuser le processus électoral de manque de transparence, voire d’être entaché de fraude. Les tendances vont se préciser suite aux résultats issus du vote des électeurs du Nord du pays, zone potentiellement favorable au candidat du pouvoir.
On pourra ainsi décanter les potentiels vainqueurs des candidats sans consistance électorale réelle.
Mais pour le moment, c’est un constat d’échec qui se dessine à l’horizon en rapport avec la prétendue célérité des résultats du fait de l’informatisation très poussée du système.
Le géant d’Afrique vient à l’instar de nombreux pays africains, de confirmer la faible maîtrise des systèmes d’organisation des élections dont certains petits pays occidentaux ont démontré leur supériorité par rapport aux géants du continent africain aux pieds d’argile comme le Nigeria et l’Afrique.
ABOUBACAR SOUMAÏLA