Au moment où le coup d’État au Niger est devenu une vraie épine dans les pieds des dirigeants de la CEDEAO, on assiste à une expansion de cette nouvelle épidémie politique des coups d’État, dans la sous région comme par effet de contagion. Ironie de l’histoire, c’est le président du Nigeria, l’un des plus remontés contre les autorités militaires nigériennes, Bola Ahmed Tinubu qui est déjà supposé ou victime d’une tentative de coup d’État, à en croire plusieurs sources.
En effet, depuis quelques jours, des rumeurs persistantes d’une tentative de coup d’État ont pris d’assaut les réseaux sociaux, faisant état d’une tentative de renversement du président Tinubu « fraîchement » investi après sa très récente élection démocratiquement réalisée. Évidemment que les anti-Tinubu et Dieu sait qu’ils sont nombreux aujourd’hui à soutenir le Niger pour la levée des sanctions économiques et commerciales, ont tiré un véritable plaisir de cette curieuse possibilité de renversement de situation au Nigeria, d’autant plus que le président Tinubu s’était illustré par son entêtement à imposer de lourdes sanctions contre le peuple nigérien, dont pourtant le destin politique ainsi que les affinités légendaires avec les populations du Nigeria ne sont plus à démontrer.
Cette tentative de coup d’État dans un pays comme le Nigeria qui vient de démontrer récemment son attachement aux valeurs démocratiques en élisant le président Tinubu inquiète maints observateurs qui s’interrogent sur la capacité des régimes de la sous région à résister à cette nouvelle bourrasque, qui s’attaque désormais même aux plus grands de la CEDEAO. La solution à un véritable ancrage de la démocratie au sein de ces pays n’est pas d’imposer aux populations un paradigme politique, d’ailleurs très mal implémenté et considéré par les populations comme une véritable escroquerie soutenue aussi par une certaine communauté internationale en perte de vision de la réalité de terrain et de vitesse.
Réduire au maximum le mécontentement des populations, grâce à une gouvernance de la pratique (et non de celle de la promesse) orientée essentiellement vers leur bien être couperait l’herbe sous les pieds des éventuels candidats à toute tentative de coup d’État en Afrique.
ABOUBACAR SOUMAÏLA