L’absence remarquée des présidents béninois, ivoirien et togolais au 65e sommet d’Abuja reste sans doute une marque visible de la dispersion du leadership au sein de l’organisation communautaire régionale Ouest africaine (CEDEAO) et surtout de sa fragilité pour une CEDEAO dont les sommets se tenaient sous la ferveur, de l’ambiance communautaire et la grande fraternité Africaine, du fait que l’organisation communautaire régionale était la mieux fournie en leadership et inspirait des décisions de sagesse, de souplesse ne laissant pas de doute de faiblesse. Alassane Ouattara absent, Patrice Talon encore absent et l’absence de Faure Essozinma Eyadema doit justifier la grande inquiétude qui prévaut au sein de l’espace CEDEAO, en perte de vitesse et se caractérise ces dernières années par son effrontément continue.
Les dirigeants de la CEDEAO se réunissent à Abuja en sommet ordinaire, juste au lendemain du Premier sommet de l’AES, sous la colère ou presque contre les dirigeants militaires de l’alliance des États du Sahel, pour examiner les questions de sécurité, de force antiterroriste, du développement ou de de l’avenir de leur institution communautaire, bref les mêmes sujets que ceux déjà examinés à Niamey la veille par les dirigeants militaires du Sahel central. Les trois pays de l’AES préférant ainsi prendre leur destin en main concrétisent leur éloignement de la CEDEAO, mais se renforcent davantage en devenant une confédération pour mieux confirmer leur retrait irréversible de l’organisation communautaire régionale Ouest africaine, en déliquescence avancée ou presque.
Entre menaces et intimidations, la CEDEAO court après l’AES !
Après les multiples tentatives de dissuasion vaines manifestées par des menaces, des intimidations et même une intervention militaire armée avortée pour envahir le Niger, l’un des trois pays de l’AES et membre fondateur, en vue de reconsidérer leur décision du retrait collectif et irréversible de l’organisation communautaire régionale Ouest africaine en vain, le président en exercice Bola Ahmed Tinubu maintenu à son poste pour faute de candidat vient de s’accrocher au jeune président élu du Sénégal Bassirou Diomaye Faye, nommé comme envoyé spécial à l’AES, pour ainsi courir après celle-ci et tenter de profiter de son aura comme de son innocence. En agissant ainsi par une reconnaissance déguisée de la nouvelle confédération AES, il est à craindre que la CEDEAO ne veille chercher à infiltrer les dirigeants militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger méprisés comme des verrines, au point de violer sa propre loi communautaire pour imposer un embargo total au Niger et au Mali, en foulant aux pieds les règles de la paix, de la sécurité, de la convergence économique et de l’intégration régionale.
MOUSSA NAGANOU