Le Niger est éprouvé sur le plan sécuritaire par la menace bien évidemment venue principalement des frontières du Burkina Faso et Mali, les deux voisins de l’Ouest et du grand Nord. Malgré tout, le pays de Mohamed Bazoum tient, solidement.
Mais les efforts de lutte antiterroriste sont réduits souvent par la reprise des incursions des groupes armés terroristes sur la zone des trois frontières, où ils agissent en répandant la peur par les menaces aux populations civiles. Actuellement, ce sont le vol de bétail, les attaques ciblées des leaders communautaires dans certaines localités, les attaques (des personnes) qui s’apparentent à des représailles, qui caractérisent la plupart des localités reculées sur la zone des trois frontières.
Aussi, il y a une prolifération de plus en plus importante d’un commerce illicite des armes, de bétail volé, de la drogue, des biens et objets frauduleux. En plus de l’application de la stratégie antiterroriste assortie du principe du Pareto 80/20, matérialisée sur le terrain par une approche communautaire des défis de l’insécurité d’une part et d’une approche politique et militaire, d’autre part.
Le Niger accroit la vigilance sur ses frontières
La stratégie antiterroriste du Niger revêt une approche globale de la question sécuritaire, en permettant en même temps d’intégrer et appliquer des solutions politiques et apporter également des solutions militaires là où cela est nécessaire. Sur la frontière du grand Nord, une décision préfectorale du département d’Abala vient interdire la fréquentation des foires et le commerce illicite des biens prohibés, élargie à la circulation des camions gros porteurs des marchandises.
Des sources concordantes, ce sont là, par le transport et la circulation des camions gros porteurs que des armes illicites transitent dans cette zone. En interdisant la fréquentation des foires hebdomadaires, où les groupes armés terroristes se ravitaillent en aliments, carburants et/ou revendent le bétail, les biens divers volés, le Niger entend efficacement assurer la sécurité de ses populations ainsi que les nombreux refugiés maliens.
Depuis la mesure de l’interdiction prise, la vigilance des forces de défense et de sécurité s’est accrue. Du côté malien de la même frontière, c’est les hommes de l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS), qui contrôlent la vie et les activités des populations.
L’Etat malien, malgré le grand bruit claironné en fanfaronnade n’a pu maintenir le moindre soldat pour venir au secours de ses concitoyens. Une raison bien évidente pour laquelle le gouvernement nigérien a appelé au réveil de son homologue malien par l’extension du droit de poursuite, à travers une mission du chef d’Etat-major des armées, mais aussi, cela se révèle être un besoin vital pour les populations de la zone.
Les autorités nigériennes sont même prêtes à sécuriser les camions, mais il n’y a pas de répondant étatique du côté malien de la frontière. Cette décision préfectorale en effet, une émanation du conseil national de sécurité a eu tellement d’impacts positifs sur le terrain, en termes de sécurisation de la frontière à tel point que le patron de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Moussa Ag Acharatoumane explique que « cette frontière est sous contrôle de Daesh depuis plus d’une année », au vu et au su des autorités de la transition malienne.
« C’est un acte salutaire du côté nigérien », reconnait et salue le dirigeant du CMA à l’égard de l’engagement ferme des autorités nigériennes pour leurs efforts de sécurisation des populations de part et d’autre de cette frontière. Les anciens rebelles touaregs du Nord Mali, eux, qui connaissent bien la réalité de ce terrain, saluent de vive voix cette décision du Niger.
MOUSSA NAGANOU