Le jeune révolutionnaire burkinabè Thomas Sankara avait bien décrit les indices d’un bon militaire à travers une affirmation devenue célèbre par la force de son inspiration. « Un militaire sans formation politique est un criminel en puissance », avait-il prophétisé dans les années 1980.
Quelque chose qui n’a pas tardé à se faire entendre sur le cas de plusieurs militaires ayant pris le pouvoir sur le continent. C’est le cas du capitaine Moussa Dadis Camara ; un ancien putschiste de la Guinée-Conakry qui a laissé l’affaire du stade du 29 Septembre l’emporter avec ses morts et ses cas de viol des femmes dans la poubelle de l’histoire sur son dos et ses corolaires de mauvaise gestion sociopolitique et économique.
Les militaires nigériens qui aujourd’hui ayant pris le pouvoir à Niamey à la différence de ceux d’hier se caractérisent déjà par la gestion au quotidien des questions hautement politiques que sont le terrorisme, l’insécurité et la mauvaise gouvernance dans ce domaine. Les militaires tirent leurs expériences politiques, du fait de la gestion ensemble avec le personnel politique.
Déjà dans le discours d’annonce du coup d’Etat, le Général Abdourahmane Tiani et ses camarades ont évoqué la mauvaise gestion de l’affaire sécuritaire et la gouvernance socioéconomique. Cela traduit la formation politique dont ils jouissent et entendent s’exercer véritablement.
En dénonçant déjà la gestion des questions de sécurité et de la gouvernance, les nouvelles autorités militaires traduisent leur connaissance en matière politique.
Quel rapport entre armée et compétences multidisciplinaires ?
Par forces de défense et de sécurité, il faut comprendre qu’il est question de plusieurs domaines de compétences techniques et professionnelles. C’est-à-dire des hommes et des femmes armés des connaissances dans des domaines pluridisciplinaires d’activités socioéconomiques.
La collaboration peut être facile dans la mesure où les experts et les consultants civils pourront échanger dans tous les domaines pour un bon accompagnement dans l’exercice de leurs fonctions respectives. Les FDS aux commandes de l’Etat aujourd’hui, l’idéal serait d’utiliser leurs propres compétences et celles des autres, en appui pour se battre afin de se démarquer de la gestion antérieure et de marquer ainsi de façon indélébile leurs actions au pouvoir pour l’histoire.
Ceci dit, elles doivent être sur tous les fronts de combat pour la gestion saine de leur pays dans ce contexte très moderne de haute technologie de l’information et de la communication, qui ne doit pas être négligée. Car nous sommes réellement en guerre de communication aussi avec ses ennemis des fausses informations en abondance à l’image de marque du Niger.
En plus de la sécurité, la poursuite des chantiers de grandes infrastructures telles que les routes, les autres infrastructures socioéconomiques doivent continuer, quitte à diversifier les partenaires qui se sont retirés du pays, à cause du nouveau régime. C’est donc un rapport de complémentarité qu’il y a entre FDS et les experts et consultants civils, en termes des compétences nigériennes ou africaines à exploiter pour réduire le coût de consultation occidentale afin d’en arriver à l’idée d’une Afrique aux africains par les compétences.
Dr MOUKIMOU ABOUBAKARY MOURANA
Expert nigérien et président de l’ordre des experts et consultants Africains (ODECA Continental) et Commandeur de de l’ordre des parmes académiques du Niger