Notre modeste analyse des décisions prises pour la mise en œuvre de certaines résolutions fortes, prises par les assises nationales du 15 au 20 février 2025. Les cérémonies lançant la mise en œuvre de certaines résolutions fortes des assises nationales se sont bien déroulées ce Mercredi 26 Mars 2025 dans la grande salle du centre international des conférences Mahatma Gandhi de Niamey.
Les résolutions importantes mises en œuvre sont : la promulgation d’une charte qui régit la période actuelle de gouvernance, l’élévation du général de division Abdourahamane Tiani au grade le plus élevé des forces armées nigériennes, le général d’armée, l’élévation au rang du président de la République, du président Abdourahamane Tiani, la période de Transition est arrêtée à une durée de cinq ans modulables, la libération de tous les prisonniers politiques , militaires et civils et la dissolution des partis politiques.
Analyse succincte des six résolutions mises en œuvre !
1/ De la promulgation d’une charte de la Transition : une charte est une voie que le peuple souverain se trace pour prendre son destin en main. Une charte de la période de la Transition définit et régit les organes de la Transition, elle permet à la période de la Transition politique de se reposer sur une base juridique, ce qui permettrait de mettre en place les différents organes réglementaires de celle-ci.
La charte réaffirme le respect des libertés publiques, le respect des droits de la personne humaine, la liberté d’expression, la liberté d’opinions. Elle prône le pardon, la tolérance, la cohésion sociale nationale et l’unité nationale.
La restauration de la bonne gouvernance démocratique et économique seront donc les chevaux de bataille des différents organes de la transition.
2/De l ‘élévation au grade le plus élevé des forces armées nigériennes. L’élévation du général de brigade Abdourahamane Tiani au grade de général d’armée est un acte de reconnaissance des forces vives du pays à l’égard du président Abdourahamane Tiani qui a pris son courage à deux mains pour éviter au pays de sombrer l’abîme.
Il a mis sa vie en danger pour sauver le pays du désordre aux conséquences désastreuses. Le grade mérité, porté par le président Abdourahamane Tiani sera en harmonie avec celui du président du Mali, le général d’armée, Assimi Goïta.
La problématique qui se pose est d’harmoniser le grade de général d’armée avec celui du président de la République du Burkina Faso, car une confédération est une association des États indépendants qui décident de déléguer une partie de leurs compétences à un organe central exécutif. Une harmonisation et une uniformisation des organes des transitions politiques s’imposent à la confédération des États du Sahel.
3/ De l ‘élévation au rang du président de la République, le Niger emboîte les pas au Burkina Faso qui a promulgué déjà une charte. Cette élévation au rang du président de la République répond à une préoccupation qui consiste à démontrer aux détracteurs des régimes militaires de l’AES que malgré les changements anticonstitutionnels des régimes, les dirigeants militaires jouissent bel et bien de la légitimité populaire.
Les pays membres de la confédération des États du Sahel aspirent à une refondation des républiques qui tient compte des réalités socio-culturelles et économiques des États. Ils marquent leur souveraineté sur les politiques économique, monétaire, financière et internationale, la restauration de la bonne gouvernance démocratique et économique sera faite désormais en tenant compte des réalités socio-culturelles et économiques des pays de l’AES.
Donc une rupture est amorcée avec l’ancien ordre démocratique. Nous assistons à l’avènement des républiques dans la confédération des États du Sahel avec en leurs têtes des militaires qui ont la légitimité populaire confirmée par les tenues des Assises nationales des forces vives des dits pays.
Certains partisans de la démocratie occidentale diront que la légitimité se conquiert à travers des élections générales constitutionnelles démocratiques, mais ils oublient le plus souvent les travers des dites élections générales constitutionnelles, domestiquées, avec ses braquages des urnes et ses falsifications des procès-verbaux. Le Niger a connu plusieurs combinaisons politiques sans succès, aujourd’hui nous assistons à une nouvelle ère de gouvernance démocratique et économique initiée par les Assises nationales des forces vives du pays.
4/De la période de la transition politique est fixée à une durée de cinq ans modulables. Dans nos précédentes analyses nous avons préconisé une harmonisation, des périodes de transitions, des textes constitutionnels et réglementaires pour pouvoir bien atteindre les objectifs et les buts de la refondation des républiques.
Le fait que le Niger fixe la période de la Transition pour une durée de cinq ans à l’instar du Mali et du Burkina Faso, procède de cette logique d’harmonisation et d’uniformisation.
Le Niger a fixé la période de la transition pour une durée de cinq modulables, en tenant sans doute compte des cas de force majeure qui s’est produit au Mali où les élections générales constitutionnelles démocratiques ont fait l’objet de plusieurs reports par fait de force majeure.
5/ De la libération des prisonniers politiques, militaires et civils :
La libération des prisonniers politiques militaires et civils va de soi à partir du moment où le président Abdourahamane Tiani prône le pardon, la tolérance, la cohésion sociale nationale et l’unité nationale, il devrait être donc le premier à donner l’exemple en libérant tous les prisonniers politiques, militaires et civils.
Avec une charte qui vient d’être promulguée, le Niger rentre dans une nouvelle ère démocratique très spéciale, nous avons un président de la république mais sans partis politiques.
6/De la dissolution des partis politiques cette mesure a fait l’objet des grincements des dents de la part des acteurs politiques et certains démocrates occidentaux. L’explication qui a été donnée pour justifier cette mesure est de mettre de l’ordre dans la gestion de pléthore des partis politiques.
Une charte des partis politiques sera élaborée et promulguée avant l’organisation des élections générales constitutionnelles démocratiques. La problématique qui se pose, est-ce que la restauration de la bonne gouvernance démocratique et économique pourrait se réaliser sans les organisations politiques ?
En principe démocratique, une République est gérée à l’aide des partis politiques au pouvoir et des partis politiques d’opposition. Le nouveau président de la république, le général d’armée, Abdourahamane Tiani veillera sans doute pour que la restauration de la bonne gouvernance démocratique et économique soit une réalité au Niger.
La nouvelle problématique qui se pose, est-ce que le personnel politique et le personnel militaire qui sont autour du CNSP, permettront au nouveau président de la République, le général d’armée, Abdourahamane Tiani de mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut ? C’est le Niger qui gagne !
ISSSOUFOU BOUBACAR KADO