L’arène politique nigérienne est-elle dans un calme précaire? Est-ce le calme d’avant l’ébullition, d’avant la tempête ? Les démons de la vie politique sont-ils entrain de sortir de leur hibernation, de leur profond sommeil ? L’interpellation médiatique de l’ancien Chef de File de l’opposition nigérienne, Hama Amadou possède-t-elle des motifs politiques, en vue de réveiller des hostilités sur l’arène politique ?
Des questions, en apparence « insensées » pour les observateurs rêveurs mais revêtant tout de même un caractère insidieusement anticipatif pour un observateur froid, qui sait apprécier froidement les faits bien guidés de l’actualité. En effet, une réponse affirmative semble plutôt convenir à toutes les interrogations ci-haut posées.
D’autant que l’officialisation d’un comité politique particulier voire spécial, longtemps en gestation dans les méandres des forces politiques de l’opposition vient conforter la pertinence de ces interrogations et confirme également l’avènement d’une intense activité politique de terrain, voire musclée.
A en croire nos sources, le programme révélé et déroulé dans un communiqué authentique, c’est une structure dénommée « Comité Agir pour la Réhabilitation de Hama Amadou», qui va porter la responsabilité du coup de cœur pouvant provoquer un mouvement d’envergure en faveur de la réhabilitation de Hama Amadou, aujourd’hui, assumant la fonction honorifique d’autorité morale du principal parti de l’opposition, le mouvement démocratique nigérien pour une fédération de l’Afrique (Moden-Lumana Africa). Le comité en question définit une démarche dite interne à l’opposition politique nigérienne mais en appelle à une plus large adhésion de toute personne intéressée par la cause en jeu, derrière l’activité politique ainsi projetée.
Le comité a rédigé une correspondance contenant une interpellation du Chef de File de l’opposition Tahirou Saïdou dit «Parc 20» à « se mobiliser personnellement » et de s’engager réellement au sein du conseil national de dialogue politique (CNDP) pour que la réhabilitation de Hama Amadou soit discutée, adoptée et assumée. La première activité politique du comité va consister à mobiliser une foule conséquente à Niamey et médiatiser pour se rendre à la résidence du Chef de File de l’opposition pour déposer la correspondance, le 10 Juin 2023 à 7 heures du matin (voir ci-joint le communiqué du comité).
Ensuite, le 17 Juin 2023, à 7 heures du matin, la deuxième activité politique vise à remobiliser la foule des partisans et sympathisants de Hama Amadou autour du comité pour cette fois-ci se rendre à la résidence du président du parti RDR Tchandji, Mahamane Ousmane alias Nafarko Premier, l’allié pour lequel Hama Amadou avait appelé ses militants à voter massivement. C’est avant tout, le moment de rendre la monnaie à Hama Amadou, en lui venant, n’est-ce pas à la rescousse?
Les patrons de l’opposition, tout comme les pouvoirs publics pour le maintien de l’ordre devront avoir un sommeil trouble à l’horizon, au regard des interpellations ainsi distribuées en perspective, visant à engager les acteurs politiques de l’opposition à trouver une réhabilitation pour Hama Amadou, contre vents et marées, qu’il pleuve ou qu’il neige ! Quoiqu’il en soit, c’est l’annonce d’une arène politique en gestation soit des démons ou des esprits fertiles visant à imposer un débat instructif utile au raffermissement de la jeune démocratie nigérienne, qui vient d’entamer sa première alternance politique, autrement dit alternance pacifique.
Sauf compromission, en parlant de réhabilitation, les membres du comité visent certainement une amnistie législative, d’autant qu’ils veulent engager l’opposition à trouver un consensus politique au sein du CNDP avec la classe politique dans son ensemble afin de porter l’initiative d’une proposition de Loi d’amnistie venant des députés de l’opposition que les députés nationaux voteront à une majorité écrasante. Ce qui s’oppose à la réhabilitation judiciaire, qui pour être prise en compte par la justice s’appuie entre autres sur un dossier sérieux contenant une demande manuscrite, un document de reconnaissance de l’acte incriminé, un regret motivé et justifié, un engagement utile, éthique ou probant.
Seul bémol, le principe de la réalité voudrait bien que Hama Amadou, le principal bénéficiaire de cette action hautement politique en perspective revienne dans son pays, où il n’est nullement pas interdit de séjour. Au contraire, il a le plein droit d’y vivre tranquillement comme quiconque, parce qu’il y vivait ainsi et avait battu sa campagne électorale du premier tour du scrutin présidentiel de 2020-2021 avec son poulain, Mahamane Ousmane et ce, jusqu’à avant son séjour au camp pénal de Filingué et son admission à l’hôpital américain de Paris pour aller en France dans le cadre de ses soins médicaux personnels.
MOUSSA NAGANOU