A quelque chose malheur est bon, affirme l’adage populaire africain. Il a fallu l’avènement du 5è coup d’état du Niger et les sanctions de la CEDEAO et l’UEMOA pour ressentir le bien-être et les faveurs économiques que représente le pétrole nigérien dans la vie de la nation.
Face aux sanctions économiques, commerciales et financières sévères prises par les Chefs d’Etat aussi bien de la CEDEAO que de l’UEMOA, les Nigériens ont trouvé une manne financière directe du patrimoine économique national. Et si le pays n’avait pas une telle ressource naturelle exploitable pour tirer directement profit des recettes financières exceptionnelles, les conséquences des sanctions injustement imposées au Niger seraient ressenties plus lourdement que cela.
Quoiqu’il en soit, le Niger est un pays d’exception, parce que jamais il n’avait subi des sanctions politiques d’une pareille envergure pour des raisons de coup d’Etat. C’est pourquoi le Niger devrait vite mobiliser les compétences et les talents pour davantage permettre de profiter encore de plusieurs années des revenus de notre pétrole.
Mieux profiter de nos ressources économiques passe également par une meilleure accessibilité aux populations dont le pouvoir d’achat est encore faible. C’estpourquoiilestnécessairedepratiquerdespolitiquesdesprixaccessiblespourlespopulationsdontl’espoirs’évalueaujourd’huiautourdetroiscents (300) francsleprixdulitre à lapompe.
D’autant que les pays dits développés réfléchissent déjà à la recherche d’autres énergies fossiles alternatives ou renouvelables pour abandonner le pétrole. Ils entendent ainsi appliquer à la haute technologie de la communication, de l’information ou encore de l’automobile, où on parle de voitures hybrides ou purement électrique.
Quand le pétrole ouvre les frontières !
Malgréla fermeture des frontières terrestres, le pétrole nigérien a eu raison sur les adversaires du Niger, qui n’ont plus trouvé d’autres mots pour s’opposer au passage du pipeline devant permettre d’exporter le pétrole brut du Niger par le Benin. Malgré les critiques qui pleuvent à tort et à raison sur la gestion des ressources pétrolières, c’est celui-ci qui sauve le pays et ouvre les frontières au grand dam des Chefs d’Etat de la CEDEAO.
Ainsi quand le pétrole parle, plus aucune autre voix ne s’élève ! Les africains doivent prêter attention à leurs conduites sur le plan économique, puisque toutes les guerres se résument à celles de l’économie.
Les guerres du monde moderne, tout comme celles anciennes ont toujours été motivées par des raisons économiques lointaines ou directes. Les pays dont les sols et les sous-sols sont nantis des ressources économiques rares doivent savoir mener le jeu et décider des règles d’exploitation et du partage.
Dr ABOUBAKARY MOUKIMOU MOURANA
Observateur de la scène politique