C’est visiblement de son profond sommeil, sinon de son lointain aveuglément que le président
béninois, Patrice Talon se réveille brutalement enfin et se souvient maintenant que son attitude
politique à l’égard de ses frères et sœurs du Niger n’était humaine, en plus des sanctions
économiques, commerciales et financières sévères infligées par la CEDEAO. Il retrouve parfaitement
sa lucidité en face, ce Jeudi 21 Décembre dans le même monde et ressent les pénibles et terribles
conséquences de son option à sacrifier les réalités des rapports humains au profit de la fiction.
Des réalités sociales et économiques qui ont pourtant marqué la vie des peuples béninois et
nigériens depuis des siècles. Dans son aveuglément qu’il prenait certainement pour du zèle, Patrice
Talon avait oublié jusqu’aux communautés qui ne connaissent pas de frontières dans leur rapport,
tout comme dans leur imaginaire. Avec ce nouveau réveil du président béninois Patrice Talon, il est
bien aisé de comprendre ainsi jusqu’où les dirigeants africains sont capables de passer de l’autre côté
de son peuple et donc de la vérité.
Le réveil de Talon suite une violente talonnade ressentie au cœur de son économie. Ainsi, il veut et
ce, devant tous les béninois et les peuples africains témoins de sa talonnade contre le Niger au point
que les militaires Nigériens du conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) l’a mis en
garde contre toute complicité avec l’ennemi pour attaquer le pays du Général Tiani.
Dans son réveil brutal, faut-il le croire ?
Patrice Talon souhaite subitement une rapide normalisation des relations avec tous les pays dirigés
par des militaires dits putschistes. Le président qui est seulement convaincu qu’il a un temps pour
exiger, un temps pour condamner et un temps pour faire le point ou simplement prendre acte mais
jamais un temps pour réfléchir ! Ce comportement ne fait vraiment pas honneur ni Patrice Talon ni à
Mathieu Kerekou, l’un des pères fondateurs de cette CEDEAO , encore moins au peuple béninois qui
mutualise des siècles avec ses frères nigériens qu’aucune démocratie prétendue ne saurait diviser.
Est-ce que les systèmes dits démocratiques africains sont sérieux ou nourrissent-ils seulement la
peur ou la crainte d’être renversés par les militaires ? Talon aura tout fait pour montrer inutilement
les propres limites de sa vision politique de la société africaine qu’il n’est pas en conflit avec les
putschistes, au nom d’une quelconque démocratie à la vie fragile et aux allures fébriles.
Ce n’est pas encore l’heure, mais le président béninois Patrice Talon éprouve déjà assez de lassitude.
À vouloir étouffer un autre peuple au détriment du sien, c’est exactement exprimer son baroud
’honneur du haut d’une myopie politique loin de la solidarité africaine, du principe de l’intégration
régionale et communautaire Ouest Africaine de la CEDEAO.
MOUSSA NAGANOU