Au plan national
Nous observons au Niger actuellement une réelle prise de conscience politique de tous les acteurs sociopolitiques et culturels. Ce qui constitue d’ores et déjà un motif de satisfaction à saluer à sa juste valeur, pour tout observateur averti.
Depuis l’avènement du CNSP, chaque jour ce sont des nouveaux acteurs qui affirment leur prise de conscience, à travers un soutien constant à la Nation nigérienne, à l’unité et à la cohésion sociale. Nous avons également remarqué la prise de paroles très responsables des leaders d’opinion comme les chefs des partis politiques, d’institutions, de la société civile dans leur diversité, dès les premières heures de l’avènement du CNSP.
Aujourd’hui, nous assistons à travers tout le pays à des manifestations de joie et de soutien aux nouvelles autorités pour aider le pays à amorcer le nouveau départ que le Niger choisit pour rectifier sa marche politique. A quelque chose, malheur est bon, dit-on.
Parce que cette voie singulière de rupture avec le passé a occasionné des épreuves imposées au Niger par la CEDEAO, notamment les sanctions économiques et commerciales inhumaines, inédites et pour le moins violentes que même les archives de la CEDEAO même ne connaissent pas. Malgré tout, on a remarqué l’expression claire et nette d’une conscience populaire de l’unité nationale manifestée partout à travers le grand pays que représente le Niger, soit plus de 1. 267. 000 Km2.
Malgré les contingences socioculturelles, voire des différences, les Nigériens ont su dépasser leurs intérêts partisans pour placer la nation au dessus de toute chose. La brave jeunesse dont on dit souvent qu’elle est inexpérimentée a su exprimer son engagement, sa détermination à défendre son pays contre toute agression étrangère, en apportant son soutien ferme et sans conditions aux nouvelles autorités du CNSP et en même temps rejeter la présence des bases militaires occidentales sur le sol nigérien.
C’est donc véritablement un Niger uni, solide et solidaire, qui s’est émergé et exprimé depuis les évènements du 26 Juillet 2023.
Au plan international
Au plan international, la CEDEAO, l’organisation communautaire la plus concernée par le coup d’Etat au Niger s’est dressée comme un adversaire, avec son empressement à condamner le pays du Général Tiani, en violation de ses propres traités par certains Chefs d’Etat, à la solde de l’impérialisme. Pourtant, la même CEDEAO dans ses propres textes fondateurs et autres traités, prône « la non agression des pays membres, la suppression des obstacles à la libre circulation des personnes et des biens ; des services et des capitaux ; les droits de résidences et d’établissement, le maintien de la paix, de la sécurité, de la stabilité régionale, par la promotion et le renforcement des relations de bon voisinage, le règlement pacifiques des différends entre les pays membres ; la coopération entre les pays voisins ; et la promotion d’un environnement pacifique comme préalable au développement économique, le respect et la protection ; la promotion des droits de l’homme et des peuples conformément aux dispositions de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. » Ainsi, avant 69 jours et après publication dans le journal de la CEDEAO, les dirigeants de l’institution communautaire ne doivent rien décider contre un pays membre, en cas de différend.
Aussi, cette situation a permis finalement au Niger de connaitre ses vrais amis en Afrique et dans le reste du monde. Il n’est pas superflu de rappeler succinctement et saluer au passage le soutien prompt de certains pays amis et frères de la sous région comme le Burkina Faso, le Mali, l’Algérie, le Tchad, la Mauritanie, le Togo, ou encore le soutien actif des populations du Nigéria, tout comme le Sénat nigérian, le Parlement de la CEDEAO et la diaspora nigérienne.
DR MOUKIMOU ABOUBAKARY MOURANA
Chevalier de l’ordre national du Niger
Commandeur de l’ordre des Palmes académiques du Niger
Grand officier de l’ordre de mérite du Niger et Observateur de la scène politique nationale