La lutte contre le terrorisme au Niger a pris une ampleur considérable,
depuis l’avènement du CNSP le 26 Juillet 2023, d’autant plus que la
raison principale qui a motivé l’action du Général Tiani et de ses hommes
à prendre leur responsabilité concerne surtout l’insécurité grandissante
qui menaçait le fondement même de la patrie. C’est aussi, en partie la
raison de l’extraordinaire adhésion des masses populaires à la vision des
nouvelles autorités, déterminées à restaurer l’ordre dans un pays dont la
destinée reposait entre les mains suspectes de ses autorités soutenues
par l’étranger.
C’est pourquoi, au delà des actions de vaillants soldats toujours prêts à
faire le sacrifice ultime pour sécuriser le pays, les plus hautes autorités
ont parallèlement entrepris des mesures dissuasives visant à
sanctionner tous les citoyens qui d’une façon ou d’une autre s’adonnent
à cœur joie, à l’apologie du terrorisme, luttent contre leur propre pays en
faisant le lit à toutes formes de déstabilisation. Ces tentatives, ou actions
avérées de « crimes contre le Niger », furent très tôt menées par des
« fuyards de l’ancien régime », qui évoquent ouvertement et étalent des
stratégies de déstabilisation afin de restaurer le pouvoir déchu de
Mohamed Bazoum.
C’est dans un souci de cohérence que ce 10 Octobre 2024, le
gouvernement a annoncé la déchéance provisoire de la nationalité
nigérienne de neuf (9) personnes, une mesure actée par un décret
présidentiel
Les personnes concernées par cette mesure à portée historique sont :
Rhissa Ag Boulla, Pagoui Hamidine Abdou, Amadou N’Gade Hamid,
Abdoul Kader Mohamed, Abou Mahamadou Tarka, Daouda Djibo
Takoubakoye, Karingama Wali Ibrahim, Harouna Gazobi Souleymane, et
Moussa Moumouni, selon les termes du décret précisés par un
communiqué officiel. Selon le gouvernement, des infractions très graves
sont à l’origine d’une telle mesure dont entre autres « l’intelligence avec
une puissance étrangère, en vue de l’engager à entreprendre des
hostilités contre l’État », « le complot contre l’autorité de l’État et la
trahison », sans oublier « la participation à une entreprise de
démoralisation de l’armée ou de la nation ayant pour objet de nuire à la
défense nationale ».
Par ailleurs, ils seraient à l’origine de « diffusion de données ou de
propos de nature à troubler l’ordre public » et de « mener des activités
susceptibles de perturber la paix et la sécurité publiques ». Comme toute
décision d’ordre judiciaire, elle est aussi susceptible de recours afin
d’éviter qu’elle succombe à l’arbitraire.
Entre temps, du côté de certaines ONGs, on assiste à une levée de
boucliers, condamnant cette mesure jugée contraire à la légalité au plan
du droit international qui condamne tout acte d’apatridie contre tout
citoyen. Aussi, seul l’avenir nous permettra de mieux cerner, voire
évaluer les effets d’une telle stratégie de dissuasion, en nous révélant
concrètement sa capacité à réduire au silence les éventuels candidats à
toute forme de déstabilisation de l’État.
Mais la question fondamentale réside dans l’efficacité d’une telle mesure
à dissuader réellement toutes les actions de déstabilisation contre le
Niger. Beaucoup en effet, de ces citoyens frappés de déchéance de la
nationalité ont aussi souvent par devers eux des passeports d’autres
pays où ils pourront allègrement exercer leur nouvelle fonction d’agent
déstabilisateur avec le parfait soutien du pays d’accueil généralement
ouvert à de telles pratiques.
ABOUBACAR SOUMAILA