Le calme avant la tempête ?
Le Niger est totalement encerclé par des menaces réelles en provenance de la nébuleuse russe des mercenaires et de la haute manipulation Wagner, qui cherche à étendre son influence sur le pays par le truchement aussi bien des acteurs politique que ceux de la société civile, pour le rendre si vile. Le Mali, le Burkina Faso, la Libye, le Tchad (influencé par le Soudan et la Centrafrique) sont déjà sous les feux de l’aggravation de la violence par la présence de Wagner et le Nigéria (avec les menaces répétitives de l’organisation terroriste armée en Afrique de l’Ouest ou ISWAP).
Le Niger vit-il un calme précaire avant la tempête de la vie politique? La question vaut son pesant d’or, d’autant que la vie politique nigérienne se caractérise actuellement par une bizarrerie digne d’un film de science fiction, où les formations politiques de l’opposition ont décidé de taire leurs paroles pour dissimuler leur rôle et leur mission officiels.
Jamais la classe politique nigérienne ne s’est aussi illustrée par un tel calme, un silence quasi-total, voire une pareille démission. La vraie question reste : est-ce que cela est gratuit pour la société nigérienne ? Qu’est-ce que cela pourrait cacher ? Est-ce un comportement saint ?
Car, on peut exhumer les faits récents de l’histoire politique et se souvenir de la période 2019-2020, la veille des élections générales, où les acteurs de poigne de l’opposition politique ont observé un pareil profil bas, sans agir pendant la période dite de précampagne, mais s’étaient particulièrement illustrés en coulisses par une campagne active d’intoxication, en sourdine, de sensibilisation de l’opinion sur une très probable non tenue des élections présidentielles par le régime d’Issoufou Mahamadou. Sans revenir sur les détails, le vaste pays de Mohamed Bazoum avait été inondé par l’intoxication de l’idée selon laquelle, « il n’y aura pas des élections en 2020-2021 au Niger », à la Guillaume Soro, en Côte d’Ivoire !
En cause, l’opposition politique avait injecté un virus, faire passer sa ferme conviction à la société nigérienne de croire qu’il n’y aura jamais d’élections présidentielles en 2020-2021 et que l’alternance démocratique tant prônée par le locataire de l’époque du palais présidentiel du Niger ne se vérifiait pas, tout en développant l’idée qu’Issoufou Mahamadou aurait des intentions contraires, voire suspectes, malgré ses déclarations publiques de quitter le pouvoir au terme de ses deux mandats constitutionnels. Sous les boubous craquants des opposants politiques, deux projets y cachaient, notamment « une insurrection dite populaire et/ou un coup d’Etat », voilà ce qui alimentait la conviction des opposants de l’époque.
Se fondant sur des fallacieuses accusations taillées sur mesure contre le régime en place de l’époque, les acteurs de l’opposition politique promettaient malgré tout, un changement à la tête de l’Etat. Pourtant, le président Issoufou Mahamadou organisa les élections municipales, législatives et présidentielles libres et transparentes, au grand dam des opposants et leurs projets putschistes.
Une tempête à deux jours de l’investiture de Mohamed Bazoum !
La véritable cause du calme précaire observé pendant la période de précampagne des élections générales 2020-2021, ainsi que le sens des discours violents lors des campagnes proprement dites des élections générales 2020-2021 se révéleront au grand jour, dans la nuit du 30 au 31 Mars 2021, c’est-à-dire à la veille de l’investiture du nouveau président élu du Niger, par une tentative de prise du pouvoir par la force, en association avec des officiers des forces armées nigériennes. Le projet du putsch fut déjoué par l’intelligence des forces armées républicaines, engagées pour la défense de la nation et de la cohésion sociale.
Le verdict du long procès des 57 putschistes présumés a été rendu par le Tribunal militaire de Niamey, le 24 février 2023. Il y a eu 27 condamnations à de peine de prison ferme comprise entre un (1) à vingt (20) ans pour les cerveaux des chefs d’accusation « d’atteinte à la sureté de l’Etat, complicité de crime d’attentat et non dénonciation de complot », une condamnation de prison à vie pour cinq (5) autres personnes en fuite, qui ne sont pas présentées au juge et 35 autres (personnes) relaxées pour « insuffisance de preuves ».
Les condamnations sont assorties d’une amende de 50 millions de francs CFA à payer solidairement pour le préjudice subi par l’Etat. L’agence judiciaire de l’Etat s’en occupe du recouvrement effectif du fonds.
Les prémices de la cause du calme d’aujourd’hui !
La réclamation de la Russie depuis 2010 d’une part du « gâteau africain » partagé sans elle, aussi bien à la conférence internationale des puissances coloniales de Berlin (de 1884-1885) que les règles d’acquisition des colonies et les indépendances en 1960 constituent finalement des sources majeures d’insécurité des Etats en Afrique et dans le reste du monde. Pour ainsi obtenir une part d’influence de son empire et se faire des nouveaux débouchés économiques, la Russie de Vladimir Poutine est prête aujourd’hui à tout pour nouer des alliances.
L’Afrique fait partie désormais de ses principales convoitises pour avoir réussi à recruter des communicateurs, des journalistes, des influenceurs, des lanceurs d’alerte pour se faire une nouvelle image dite « puissance libératrice et anticolonialiste », à laquelle des jeunes africains peu avisés succombent facilement, en confondant l’emprise russe à un panafricanisme authentique mais en réalité un panafricanisme tronqué. La Russie s’engage officiellement avec les Etats Africains dans une coopération bilatérale mais intervient et traite sur le terrain via Wagner, le groupe privé multiservices, d’un côté des mercenaires privés armés, d’exploitants des mines et des terres rares, ainsi que de l’autre côté une armée des manipulateurs recrutés et équipés à grand frais pour infiltrer et manipuler à outrance les acteurs politiques et ceux de la société civile.
Des faits probants de l’intérêt d’un clash politique !
En mi-mai 2023, trois responsables de la classe politique nigérienne dont Lawali Mato, président du parti CRDN-Zamani, Abdoul Kader Doubou, président de CNP-Taoussayn-Al Ouma, Abdoul Razak Djibriki, président de LPU-Umoja ont été interpellés et poursuivis pour des activités subversives très symptomatiques et révélatrices de la nébuleuse Wagner. Lawali Mato et ses camarades déjà infiltrés par Wagner auraient déjà posé des actes dits de tentative de recrutement dans le milieu estudiantin.
En droit pénal, la tentative est punie de la même peine que l’infraction. Ces interpellations au sein de la classe politique révèlent au-delà des acteurs concernés, la présence de la nébuleuse Wagner dans nos murs et fait planer le risque majeur d’infecter gravement la société nigérienne.
Comment comprendre que des acteurs politiques engagés voire assermentés à briquer démocratiquement des mandats électifs s’engagent encore dans des entreprises subversives ? Comment croire à des hommes politiques férus du pouvoir, quitte à pactiser avec le diable ?
A en croire des analystes de la chose politique, certains leaders ont épuisé toutes leurs ressources et joué toutes leurs cartes politiques et se sont convaincus que désormais la violence est l’ultime voie par laquelle ils peuvent espérer parvenir aux affaires. Et comme pour eux, la fin justifie les moyens, la violence passe ainsi pour un moyen idéal de réaliser leur objectif.
MOUSSA NAGANOU