Le phénomène de la lutte des classes est au cœur de la vie politique au Niger. D’autant que les adversaires du pouvoir de Niamey à défaut d’agir institutionnellement au sein des organisations constitutionnelles à visage découvert sur le terrain politique, comme au sein de l’opposition politique ou à travers des observateurs objectifs de la scène politique par excellence, ils préfèrent jouer la politique de l’autruche.
C’est indirectement à visage voilé que les opposants nigériens nourrissent des canaux de désinformation visant à ternir l’image des institutions, à discréditer la gouvernance et ses animateurs et ce, à défaut de faire des critiques techniques et scientifiques sur la base des arguments solides, qui tiennent la route. La dernière trouvaille des adversaires du régime de Niamey est l’opération de désinformation dirigée contre les finances publiques du pays à travers le trésor public nigérien.
Le rôle du trésor public national
A présent, tirons au clair sur le rôle du trésor public nigérien avant de revenir sur son état actuel et la situation de la trésorerie. Le trésor public est de façon plus simple, la principale caisse de l’État, ses démembrements, notamment les collectivités territoriales et les établissements publics à travers les recettes, qui forment le budget national.
Le principal rôle dévolu au trésor public est le recouvrement des recettes de l’État dans toutes ses ramifications via les collectivités territoriales, les établissements publics ou encore les recettes allouées à l’État par des organismes extérieurs ou internationaux. Il en assure également le contrôle de la régularité des dépenses de l’État et ses démembrements.
Par régularité des dépenses de l’État et de ses collectivités, en plus de la conformité technique avec la loi budgétaire, il faut entrevoir la sécurité de la balance de paiement, la garantie du respect des dettes, la maitrise de l’inflation, la sécurité de la monnaie et la régulation du pouvoir d’achat des citoyens. Les fournisseurs nigériens ont toujours été payés, tout comme les autres engagements de l’État vis-à-vis des autres États et des partenaires techniques et financiers.
Cela ne connait aucune entrave quelconque au Niger depuis l’installation du gouvernement de la Renaissance acte III. Le Niger n’est pas un pays vivant en vase clos ou en autarcie, car il se trouve au sein d’un organisme de convergence économique et monétaire dénommée union économique et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), où l’on peut juger de ses performances qualitatives et quantitatives, tout comme lui aussi peut juger des performances des autres.
A ce sujet, contrairement aux allégations des partisans du mal à l’égard du trésor public nigérien, qui abondent la toile de désinformation faisant « état d’un recours à des emprunts chaque mois pour payer les salaires et rembourser d’autres emprunts et par conséquent, l’État du Niger croulerait sous le poids de la dette », la réalité est toute autre. Au sujet des emprunts, les responsables du trésor public régissent techniquement et vigoureusement pour le moins en ces termes « le Trésor Public du Niger, à l’instar de ceux des autres États membres de l’UEMOA, participe à l’animation du Marché Financier Régional de l’UMOA à travers des interventions régulières en bons et obligations du Trésor ».
Quant à la question ayant trait à l’endettement, le trésor public du Niger explique que «…depuis une dizaine d’années d’existence de UMOA-Titres, le Niger a toujours su conduire une politique d’endettement prudent, en témoigne le dernier bulletin statistique publié en Avril par cette structure en charge d’accompagner les États dans la mobilisation de ressources sur le Marché Financier Régional ». Voici une réponse appropriée à ceux qui en veulent à leur pays jusqu’au point de lui souhaiter une asphyxie financière et économique dans un contexte encore marqué par l’insécurité au Sahel et une période postCovid19 difficile avec son corollaire de baisse des recettes liées à l’arrêt de la plupart des activités socioéconomiques mondiales.
Malgré tout, le Niger est l’un des rares pays de l’UEMOA qui a réussi à afficher un taux de croissance à deux chiffres et également, avec un encours le plus faible de la dette du marché de la sous région, soit «1.111,9 milliards de FCFA contre 1.270,4 milliards de FCFA pour le Bénin, 1.479,3 milliards de FCFA pour le Burkina Faso, 1.610,8 milliards de FCFA pour le Mali, 1.649,6 milliards de FCFA pour le Togo, 2.395,0 milliards de FCFA pour le Sénégal, et 2.989,0 milliards pour la Côte d’Ivoire ». Il est à noter aussi que le trésor public nigérien excelle dans le maintien du cap aussi pour assumer sa mission régalienne mieux que beaucoup d’autres pays, malgré les défis et cela implique que le « Niger affiche le taux d’endettement encours de la dette rapporté au PIB le plus faible de l’UEMOA ».
MOUSSA NAGANOU