Il n’y a pas d’élections pour désigner un Djermakoye de Dosso, encore
appelé sultan mais par consensus pour désigner le meilleur profil d’entre
les candidats à la course pour le trône et pourtant la paix, la sécurité et
la quiétude et la solidarité sociale y règnent. Ainsi, ce Vendredi 1 er
Novembre 2024, le nom du nouveau sultan de Dosso a été rendu public.
Alors que les populations Africaines sont malmenées encore avec des
élections tropicalisées pour diviser leurs sociétés, la chefferie
traditionnelle de Dosso inspire le consensus politique au Niger depuis
longtemps, une ressource fondamentale pour la consolidation de la paix,
de la sécurité et de la cohésion sociale. Malgré la récurrence des
élections au Niger et ses corollaires de démocratie au rabais, la haute
société nigérienne n’a pas encore compris la nécessité de promouvoir ce
consensus politique hautement stratégique pour la sauvegarde de la
nation nigérienne.
Le sultanat de Dosso, une véritable démocratie sans élections !
Pour le monde entier, le système de gouvernance démocratique est le
meilleur aujourd’hui, d’autant qu’il met l’accent sur l’élimination de la
violence et privilégie la voix des urnes pour départager les candidats
disputant l’accès et l’exercice d’une fonction politique dans la société.
Mais, aujourd’hui les violences générées par les élections causent le mal
le plus important dans le monde.
C’est pourquoi, l’illusion se révèle aux yeux de tous, prévaut et domine le
monde, au moment où la démocratie au lieu de générer la paix, la
sécurité et le progrès souhaités, projetés et vendus par les états-majors
des partis politiques de toutes obédiences. Malgré tout, les dirigeants
politiques africains n’imaginent pas encore pour le grand bonheur de
leurs populations un mode de désignation plus adapté et plus fiable pour
l’atteinte des objectifs à eux assignés.
Et pourtant, même en l’absence des élections des dirigeants peuvent
être désignés efficacement pour valoir et servir la cause communautaire
et/ou nationale. Au regard des contestations récurrentes constatées ces
dernières années dans l’élection des dirigeants dans la chefferie
traditionnelle au Niger, les piliers fondamentaux de la société nigérienne,
il s’avère nécessaire de valoriser de diverses manières la ressource
politique du « consensus » aussi bien dans le domaine politique que
dans les autres domaines socio-économiques du pays.
Cela permettra de faire la promotion, la valorisation et même
l’exploitation plus adaptée de la ressource du consensus. À l’heure de
l’insécurité, de la montée des conflits communautaires, des conflits
électoraux, le mode de désignation du Djermakoye de Dosso passe ainsi
pour être un brin de lumière et d’espoir aussi bien pour le Niger que pour
l’Afrique et le reste du monde, au lieu de se confiner dans des fausses
démocraties ou des démocraties électoralistes !
Ce sont les yeux fermés, les oreilles bouchées et l’esprit verrouillé à
mille tours ou cadenassé que dans le monde entier l’on organise des
élections pour générer une violence supplémentaire au détriment de la
paix collective et du bien-être. La refondation d’une société comme celle
du Niger, c’est aussi apprendre à réfléchir sur ce que nous possédons
déjà qui sert utilement et appelle un plus grand soin de notre part et la
succession au trône à Dosso n’a jamais suscité la crainte ou la peur ni
aux candidats ni aux dossolais et encore moins aux autres citoyens du
pays comme c’est le cas encore dans certaines régions du Niger.
MOUSSA NAGANOU