Le Niger est un grand et riche pays. Deux
affirmations qui méritent en même temps une grande attention des plus hautes
autorités nigériennes pour se concrétiser, se réaliser dans leur effectivité.
La sécurité alimentaire est une vieille
préoccupation des plus hautes autorités nigériennes depuis les années
d’indépendance, en 1960. Une préoccupation devenue un projet de société aussi
vieil que l’exploitation du pétrole Nigérien ou encore la construction du
barrage hydroélectrique de Kandadji.
D’autant plus que dix ans après l’indépendance,
le 24 Août 1970 précisément, le président Diori Hamani avait déjà songé à créer
l’office des produits vivriers du Niger (OPVN), en vue de constituer une
réserve alimentaire nationale à stocker et à gérer efficacement contre la
famine. Malheureusement, trois ans seulement après, la très grave sécheresse
des années 1973 s’abat sur le Sahel et sur l’Afrique de l’Ouest comme une
malédiction qui vient plomber tous les espoirs de développement de la région
par la gravité des épreuves sur les hommes, les terres et le cheptel totalement
décimé.
La solution trouvée mais refusée !
Le conseil militaire suprême (CMS), qui
héritera en 1974 du régime déchu de Diori Hamani et les conséquences
désastreuses de la sécheresse mettra l’accent sur la reconstitution de la
réserve alimentaire nationale mais surtout en orientant la politique agricole
sur la production nationale, sa protection et sa promotion à travers l’OPVN et
la réalisation des aménagements hydro-agricoles via une autre entité publique
connue sous le nom de l’office national des aménagements hydro-agricoles
(ONAHA). Au terme du régime du conseil militaire suprême (CMS) et l’avènement
du « pluralisme démocratique », les hommes en mal de projets viables
de société n’ont trouvé mieux à faire pour le pays et ses populations qu’à
réaliser un démantèlement stratégique aussi bien de l’office des produits
vivriers du Niger (OPVN) que de l’office national des aménagements
hydro-agricoles (ONAHA), en détournant ses deux importants offices de leurs
missions régaliennes.
Le Général Tiani redonne l’espoir de relancer l’agriculture !
C’est alors la raison pour laquelle la vision
du président Tiani remet l’agriculture au cœur du développement endogène. Et
l’homme aguerri qu’il faut pour concrétiser cette vision sous sa déclinaison de
la souveraineté alimentaire a été trouvé, n’est-ce pas mon Colonel Sidi
Mohamed ?
Le Niger pourrait bien devenir le grenier de
toute l’Afrique de l’Ouest si le potentiel agricole nigérien est exploité. [Lire
aussi Niger : Le Général Tiani se désolidarise des options politiques
appauvrissant et affamant les populations !].
Au lieu de produire sur les terres aussi
fertiles du Niger que fertilisables avec les différentes connaissances de nos
ingénieurs et même de nos paysans, les hommes politiques vont créer et enrichir
des opérateurs économiques taillés sur mesure pour gérer l’électorat des partis
politiques, en maintenant ainsi les populations nigériennes dans la pauvreté et
l’esclavage de la houe et de la hilaire. Ni encadrement des paysans ni
renforcement aucun de leurs pouvoirs d’achat, c’est donc l’option de
paupérisation vertigineuse continue au fil des années, sous les caprices
saisonniers des précipitations et l’abandon total du monde rural à son propre
sort.
MOUSSA NAGANOU