Une équipe du Fonds Monétaire international a bouclé une mission le 9 Mai qui a débuté le 25 Avril 2023 au Niger. Une mission qui avait pour tâche principale de mener des discussions avec les autorités nigériennes sur la 3è Revue de l’accord triennal appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Niger, ainsi que sur la mise en place d’un nouveau programme appuyé par la facilité pour résilience et la durabilité (FRD).
A l’issue de son séjour, l’équipe du Fonds Monétaire international dirigée par M. Antonio David a rendu public un communiqué de presse, suivi d’une conférence de presse, le Mardi 9 Mai 2023, dans la salle Sidibé du ministère des Finances qui a été Co- animée par le ministre des Finances M. Ahmad Jidoud et le chef du FMI M. Antonio David.
Une conférence au cours de laquelle, les conclusions de cette mission ont été rendues publiques. Selon le ministre des Finances du Niger, M. Ahmed Jidoud, « cette 3è revue a pour objectif de regarder les avancées qui sont faites par le Niger dans le cadre du programme économique et financier, qui est appuyé par une facilité élargie du crédit qui est également un instrument d’accompagnement du pays en instrument financier pour pouvoir accompagner le pays à mettre en œuvre des réformes dans le domaine, de renforcer la résilience, l’inclusivité et la durabilité de la croissance ».
Ce qui implique des reformes importantes qui ont été effectuées les unes après les autres, des indicateurs de performance macro-économique qui ont aussi été regardés, selon ministre des Finances. Celui-ci pense que « dans le contexte qui est le nôtre, nous sommes dans une situation satisfaisante ».
« Un contexte difficile où nous avons hérité de la conséquence de la pandémie du Covid19 où nous subissons de plein fouet et de manière permanente les effets négatifs du changement climatique. Nous subissons aujourd’hui encore les conséquences de la guerre de l’Ukraine et la Russie autant de chocs, qui ne facilitent pas la mise en œuvre des politiques publiques et en particulier les politiques économiques et financières ».
Dans le relevé de la conclusion, la mission du FMI note que les autorités nigériennes et les services du FMI ont conclu un accord sur la troisième revue du programme économique appuyé par la facilité élargie de crédit et sur la mise en place d’un nouveau programme au titre de la facilité pour la résilience et de la durabilité. Cet accord au niveau des services doit recueillir l’approbation de la direction et du conseil d’administration du FMI.
La réunion correspondante du conseil d’administration devrait avoir lieu en juillet prochain. En outre, la mission précise que l’achèvement de la revue du programme FEC permettrait un décaissement à hauteur de 19,74 millions de DTS environ 26,7 millions de dollars, soit 15% de la quote-part du Niger pour couvrir les besoins de financement extérieur du pays.
Selon le rapport de cette mission, les estimations indiquent que la croissance du PIB réel accéléré est à 11,9% en 2022. Principalement, en conséquence du fort rebondissement de la production agricole et de l’avancement de grands projets d’investissement, les tensions inflationnistes se sont estompées.
Les perspectives économiques sont favorables à court et moyen termes. Et la croissance devrait atteindre 7% cette année, tirée par l’achèvement de la construction de l’oléoduc qui permettra d’accroitre la production du pétrole et par la reprise de la production agricole.
Des risques baissiers présents toutefois sur ces perspectives encourageantes, en particulier du fait de la vulnérabilité du pays aux chocs climatiques et à l’insécurité. S’agissant de la situation budgétaire M David a affirmé dans le communiqué que « la politique budgétaire a été accommodante l’année dernière et les données provisoires montrent que le déficit budgétaire a atteint 6,8% du PIB du aux dépenses urgentes pour atténuer les effets de la crise alimentaire et de l’insécurité.
Par ailleurs, la trajectoire du déficit est calibrée de manière à respecter l’engagement pris par les autorités d’atteindre d’ici 2025 le critère de convergence régionale de l’UEMOA de 3% du PIB. Ce qui est d’autant plus indispensable dans la mesure où les conditions financières se durcissent.
Ainsi l’équipe du FMI a remercié les autorités nigériennes pour leur coopération et pour les échanges constructifs et fructueux qui ont eu lieu pendant cette mission. Après la lecture du communiqué par le chef de mission de la FMI, M. David Antonio plusieurs questions ont été posées par des journalistes au Ministre des Finances et au chef de la mission FMI, des questions auxquelles les deux personnalités ont apporté des réponses techniques.
RAMATOU OUMAR LABARAN