Un retrait précipité ?
Décidément, la France ne veut plus casquer d’accusations portées contre elle par le Niger ou encore moins aucun autre pays du Sahel. D’autant que c’est dès le lendemain des accusations d’un gros plan de déstabilisation ourdi contre le Niger par la France révélées par le ministre d’État nigérien de l’intérieur et de l’administration du territoire, le Général Mohamed Toumba, et ce, devant les forces vives de la nation devant le Premier ministre de Transition ; que la France annonce aussi de son côté le début du retrait de l’armée française du pays du Général AbdourahmaneTiani.
Le Sahel récolte les pots caisses dix ans après !
Ce qui remet sur le feu de l’actualité le désengagement de l’armée française au Sahel mais affiche en même temps l’échec de son interventionniste dans cette région déjà pourrie par le drame d’une guerre permanente entre groupes armés terroristes entre eux, et entre les armées des trois États du Sahel central contre le terrorisme dit une guerre asymétrique interminable menée depuis 2013 par le Mali, puis par le Burkina Faso et le Niger, plus de dix ans après et ce, exactement le double, c’est-à-dire 20 ans comme c’est le cas des Américains en Afghanistan, qui ont fini par abandonner un pays économiquement exsangue dans les mains des talibans. La guerre contre le terrorisme, n’est-ce pas une guerre veine pour les pays africains, mais un gros business de la sécurité gagné d’avance par les puissances économiques et militaires avec des gros contrats d’armements, d’équipements techniques terrestres et aériens.
Paris et Niamey succulent mutuellement !
Alors que les autorités militaires nigériennes dévoilaient et dénonçaient un plan de déstabilisation de leur pays dont le schéma obéit au sabotage des grands projets d’infrastructures socio-économiques comme le barrage de Kandadji attaqué fin septembre, ainsi qu’un plan d’armements, d’équipements des motos aux terroristes, accuse le Général Mohamed Toumba contre << nos amis français >> sinon << nos ennemis >>, insiste le Général Mohamed Toumba, l’état-major français annonce précipitamment le début du retrait du premier soldat français de l’opération Almahaou basée à Ouallam dans le Nord du pays de Tiani. En voulant commencer le rapatriement de ses soldats par ceux dits des forces spéciales, Paris veut envoyer un signal fort aux français, selon lequel le Niger abandonne la lutte anti-terroriste, alors même que le pays engage plus de 20% de son budget national à la guerre pour la sécurité.
Cette annonce est la 2ème du genre qui vient préciser celle du président Emmanuel Macron du 24 Septembre dernier, même si elle intervient en plein bras de fer entre Paris et Niamey. C’est pourquoi les souverainistes nigériens jubilent et fêtent déjà une victoire d’étape à travers le pays. Pour les observateurs avertis et autres dirigeants nigériens, l’heure doit être à la concentration des efforts sur le travail, la mobilisation des ressources humaines et matérielles pour la lutte contre le terrorisme et la corruption afin de mener à bien la Transition politique en cours.
Le CNSP et le gouvernement annoncent également restés attentifs à ce que ce retrait du premier contingent des 400 soldats français se fasse en bon ordre et dans le respect des intérêts du peuple nigérien, d’autant que Paris ne dicte plus les décisions à Niamey. Ainsi selon la volonté des nouvelles autorités militaires de Niamey, ces 400 soldats, tout comme tous les milliers autres, plus de 3000 en réalité selon le Général Mohamed Toumba suivront littéraire que Niamey aura choisi mais tout sauf la voie du Bénin, parce que le Niger découvre aujourd’hui des intentions claires-obscures de << ses amis soldats français>>.
Quid du désengagement de la base aérienne projetée (BAP) de Niamey !
Face aux appels pressants des nigériens, qui s’amassent en nombre impressionnant chaque jour et occupent la devanture de la base militaire aérienne 101 de Niamey de l’armée française et la presse de quitter leur territoire national afin que l’expression de la souveraineté politique puisse s’affirmer valablement, les Généraux nigériens préfèrent qu’une fois les soldats partis, cette logistique très lourde composée des centaines de conteneurs, des véhicules blindés, des camions de ravitaillement, des drones Ripper et des avions militaires dont l’acheminement au Niger avait duré des mois et sous le signe des grandes amitiés et des complicités mutuellement célébrées de deux côtés du Sahel, sous l’onction des autorités centrales civiles, sans voir qu’il bouillait des mésententes chaque jour plus audibles au sein des populations meurtries.
Aujourd’hui, ce sont des autorités militaires qui décident sur toute la ligne de l’avenir de cette importante logistique lourde entreposée au sein de la base aérienne projetée (BAP) de Niamey. Pour les nigériens, c’est totalement de la ferraille qui occupe de l’espace et pollue le sol, d’autant que cette lourde logistique volante ou roulante n’a guère sécurisé ni les innocentes populations civiles ni encore moins celles du Sahel qui se plaignent d’un mal terroriste grandissant malgré une présence militaire française importante et impressionnante au Sahel. Ce qui va demander beaucoup de temps pour être acheminé en France, sinon les <<amis français >> peuvent détruire la logistique inutile sur place comme d’habitude, mais il faut un accord commun avec les militaires nigériens, qui connaissent bien le danger inhérent. MOUSSA NAGANOU