Selon un entretien (largement diffusé dans les réseaux sociaux) accordé à la radio BBC du ministre
nigérian des affaires étrangères, Yusuf Tuggar affirme que les autorités militaires nigériennes au
pouvoir refusent une proposition inspirée par l’organisation communautaire Ouest Africaine
(CEDEAO) visant à lever les sanctions économiques, commerciales et financières ainsi que l’ouverture
des frontières au Niger contre la libération du président renversé Mohamed Bazoum. Cette
proposition ne semblerait pas rencontrer l’agrément, la volonté du CNSP, qui croit plutôt qu’elle est
dictée par le président français Emmanuel Macron, d’autant que le CNSP accuse de haute trahison le
président Bazoum et certains dignitaires de son régime.
Pour le CNSP, la situation de Mohamed Bazoum pourrait bien trouver une solution à la nigérienne
comme ce fut par le passé pour tous les présidents renversés par une junte militaire. Ce qui semble
indiquer qu’une solution politique négociée ne serait pas exclue.
Selon le ministre nigérian des affaires étrangères Yusuf Tuggar, la CEDEAO propose au Niger de
convenir en commun accord d’un pays d’accueil pour le président renversé Mohamed Bazoum après
l’avoir libéré, lui et sa famille. Une proposition que le Général Tiani rejette en bloc, en arguant que
les Nigériens doit gérer et assumer ses propres défis sociopolitiques ensemble.
Quatre mois après le coup d’Etat du 26 Juillet dernier et les sanctions sévères infligées au Niger,
même les autres pays membres de la souffrent de ces sanctions dont les conséquences socio-
économiques pèsent beaucoup plus sur les populations nigériennes et celles des autres pays que les
décideurs militaires et civils visés.
Le président de la commission de la CEDEAO Omar Touray a rencontré le président ivoirien pour
mûrir la décision de levée des sanctions conditionnée par la libération de Mohamed Bazoum, alors
même que celui-ci avait séjourné en France et a été reçu à l’Élisée par le président Macron autour
d’un dîner fait de Capitaine, Colonel ou de Général, les nouveaux hommes forts du Sahel. La récente
visite du Général Abdourahmane Tiani à Bamako et à Ouagadougou pourrait bien sonner le glass
d’une grande mobilisation générale, exceptionnellement des dirigeants et de leurs peuples autour
de l’alliance des Etats du Sahel (AES) et avec la menace de se retirer de la zone franc, en créant une
nouvelle monnaie commune arrimée sur les matières premières.
En attendant le prochain sommet de l’institution régionale ouest africaine, les dirigeants prennent
très au sérieux la volonté des trois officiers de l’alliance des Etats du Sahel à abandonner l’union
économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA) pour en créer une nouvelle zone économique et
monétaire.
MOUSSA NAGANOU
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