La majorité des ménages interrogés (97 %) ont déclaré qu’ils auraient besoin d’aide au cours de la prochaine année. L’aide alimentaire ou en espèces était la plus souvent citée (71 %), suivie par le soutien à la commercialisation (33 pour cent), l’approvisionnement en engrais, en semences et l’alimentation du bétail. Les producteurs de cultures ont demandé de l’aide en espèces, en engrais et en semences, tandis que les éleveurs préféraient l’aide en espèces et le support marketing. Cette dernière demande peut s’expliquer par les difficultés rencontrées dans la vente d’animaux vivants dans les pays voisins, l’accès aux foires et à l’engraissement, du fait de l’insécurité notamment.
Une information rendue publique dans une note d’information sur les données agricoles dans le suivi des situations d’urgence (DIEM-Monitoring) publiée par la FAO. Cette note d’information sur les données dans le suivi des situations d’urgence (DIEM-Monitoring) partage les résultats d’une évaluation du quatrième cycle menée entre juillet et août 2022 au Niger. Il présente les principales conclusions et recommandations que les acteurs humanitaires peuvent utiliser dans la planification et la mise en œuvre de programmes basés sur les données pour soutenir les moyens de subsistance des agriculteurs et renforcer leur résilience face aux chocs futurs, en protégeant la sécurité alimentaire des populations rurales du Niger.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a mis en place le système de suivi DIEM pour collecter, analyser et diffuser des données sur les chocs et les moyens de subsistance dans les pays sujets à des chocs multiples. DIEM-Monitoring vise à éclairer la prise de décision en fournissant des informations régulièrement mises à jour sur la manière dont les différents chocs affectent les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations agricoles. Les informations sont collectées auprès de sources primaires dans le processus de production : producteurs, commerçants ou fournisseurs d’intrants, agents de vulgarisation et autres informateurs clés.
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a mené une enquête dans les ménages entre le 13 juillet et le 13 août 2022 pour évaluer les moyens de subsistance agricoles et la sécurité alimentaire au Niger.
Les données ont été recueillies par le biais d’une enquête téléphonique dans toutes les régions du Niger (Agadez, Diffa, Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéry et Zinder), à l’exception de la communauté urbaine de Niamey.
Entre 231 et 335 ménages ont été échantillonnés dans chaque région, soit 1 999 ménages interviewés au total. Les poids ont été calculés en fonction de la taille de la population et des post-stratifications (accès à l’eau potable et aux activités agricoles domestiques). La collecte des données a eu lieu pendant la saison des pluies.
Des comparaisons ont été faites avec l’enquête précédente menée en février et en mars de l’intersaison. Ils illustrent l’évolution des difficultés et des besoins au cours de la période et sont fournies à titre indicatif, les périodes agricoles n’étant pas directement comparables.
Au cours des trois mois précédant l’enquête, 48 % des ménages ont signalé une baisse de leur revenu primaire. La baisse a été particulièrement élevée à Agadez et Diffa (56%), Maradi (55 %) et Tillabéry (51 %). Pour la plupart des régions, cette baisse s’explique par les mauvaises récoltes de la campagne 2021, qui n’ont pas permis aux producteurs de constituer un stock suffisant. Il peut également être attribué à la hausse générale des prix des produits locaux (céréales, animaux, etc.), ce qui a réduit la demande. En outre, l’insécurité dans la région de Tillabéry a conduit à l’abandon et réduit le volume des échanges vers la capitale, en particulier les ventes de volaille, à d’autres régions.
Soixante-trois pour cent des ménages interrogés étaient des producteurs de cultures. De ce nombre, 76 % ont déclaré des difficultés de production, entraînant une diminution de la superficie cultivée (48%), ainsi qu’une estimation inférieure des récoltes prévues par rapport à une année normale (54%).
La diminution de la superficie cultivée peut s’expliquer par la faiblesse des stocks de semences (en raison de la saison 2021) et l’arrivée tardive des pluies, qui ont entraîné des semis successifs qui ont épuisé les stocks des ménages (fortes variations selon les zones dans les régions de Maradi, Tahoua et Zinder, qui pratiquent semis à sec, et à Tillabéry). La baisse prévue de la récolte doit être traitée avec prudence, car l’enquête a eu lieu pendant une période de faibles précipitations.
Le pays a par la suite connu une amélioration significative en cas de pluie. En ce qui concerne les difficultés de production végétale, les ménages agricoles ont principalement signalé un manque de pluie ou eau d’irrigation (37%), dommages aux cultures pendant la saison de croissance (33%), manque d’engrais et mauvaise qualité des semences (19%) et maladies des plantes (18 %).
Au cours des trois mois précédant l’enquête, 50 % des producteurs ont commercialisé leurs cultures. De 64 % d’entre eux ont signalé des difficultés liées à l’accès physique aux marchés (44 %), ce qui s’explique dans les régions d’Agadez et de Tahoua par le développement du banditisme et de la détérioration de l’état des routes.
Selon le score de diversité alimentaire des ménages (HDDS), 83% des ménages interrogés avaient une faible diversité alimentaire, 12 pour cent (12%) avaient une diversité alimentaire modérée et 5 pour cent (5%) avaient une diversité alimentaire élevée diversité alimentaire. Les ménages non agricoles ont déclaré un HDDS significativement meilleur (72 pour cent avaient un faible HDDS et 11 pour cent avaient un HDDS élevé) que les ménages agricoles (82 pour cent avec faible taux de disques durs, 13 % avec des disques durs moyens et 6 % avec des disques durs élevés), en raison de leur la proximité des marchés. Les ménages agricoles comptaient davantage sur leur propre consommation produire (ce qui est difficile pendant la période de soudure).
ADO DAN MALAN