Devons-nous nous incliner à l’afro-pessimisme d’une démocratisation en quête permanente ? Sommes-nous véritablement des citoyens avisés et actifs ?
Face à la désillusion et à la frustration dues à l’euphorie démocratique, l’apolitisme serait une grotesque erreur. L’apolitisme est une attitude qui consiste à renoncer à tout activisme politique, à considérer qu’il faut se détourner des affaires publiques.
Il est aussi une manière de refuser de s’intéresser à la vie politique de son pays, de manifester son désintéressement à tout ce qui porte une teinture politique. Cela s’explique par la manifestation d’un pessimisme par lequel on peut fatalement désespérer de l’apport du politique à la vie sociale.
Malheureusement la jeunesse africaine manifeste un sentiment pessimiste à l’égard de la politique, des affaires publiques. Les jeunes ont tendance à s’abstenir de tout militantisme politique.
Le plus souvent, ils refusent d’exprimer leurs voix lors des échéances électorales et ils aspirent de surcroit aux changements. Pourtant, les hommes ont toujours tendance à trouver les moyens de se gouverner, de gérer leurs propres affaires.
C’est surtout leur égoïsme de leurs dirigeants qui le pousse à haïr la politique. C’est pour dominer leurs instincts égoïstes que les hommes doivent mener une vie solidaire, une vie emprunte d’altruisme. Ils doivent trouver un moyen pacifique de gérer convenable leurs biens et leurs territoires. La vie commune impose aux hommes la nécessité à se protéger les uns les autres.
La politique dans son essence s’oppose à la violence. Elle est le contraire de la violence en ce que le domaine politique est celui du droit qui vise le bannissement de la violence. Il nous faut donc nous impliquer de la politique parce que les hommes sont souvent méchants. Si nous devons éviter la guerre, la politique est le seul moyen qui rend la communication possible.
L’entente mutuelle est rendue possible par la voie diplomatique. La vie en communauté a besoin du dialogue sans lequel rien ne sera interdit. Dès lors, le patriotisme naturel réside dans la volonté de s’impliquer dans toutes les activités qui concernent la vie d’une nation.
Renoncer à cet acquis suppose l’incarnation de l’image du patriote figurant qui refuse délibérément d’aider sa terre natale à amorcer son décollage économique dans la paix et la sérénité. Mieux, s’intéresser à la chose publique de son pays est un devoir, une obligation. La seule manière d’exprimer son amour à la terre natale est de faire siens tous les combats qui mènent au bonheur des hommes.
L’éducation des citoyens responsables est un impératif absolu et humain qui transcende les appartenances naturelles et hasardeuses. Mieux, nous devons mettre à profit les élections pour aider nos pays à être dirigés par le modelé d’homme intègre et patriote.
Les échéances électorales doivent être considérées comme un tremplin pour le peuple d’exprimer sa citoyenneté, de demander des comptes aux gouvernants, d’exiger la prise en charge de ses aspirations. En un mot pour sanctionner les gouvernants sans quoi tout ce qui advient est de notre faute. Ce patriotisme doit être incarné par tous les citoyens qu’ils soient civiles ou militaires.
Mieux, pour les partisans de l’école développementaliste, (Daniel Lerner, Richard robinson), l’intervention des militaires en politique n’est pas par nature contraire aux pratiques démocratiques à cause de leurs capacités d’organisation des forces armées, les qualités morales, le patriotisme des cadres militaires. La patrie a donc besoin de tous ces fils. L’apolitisme est une erreur fatale.
Dr ALIKHMAD MADALO