Au Niger, l’avènement des militaires au pouvoir à la faveur du coup
d’État du 26 Juillet 2023, dont l’auteur est le général Abdouramane Tiani
a fait connaître à la France une véritable descente aux enfers dans ce
pays qui depuis le président Diori Hamani leur offrait sur un plateau d’or
toutes les garanties de paix et de protection de leurs intérêts.
Mais depuis maintenant un mois après ce coup de force, la France ne
fait qu’avaler des couleuvres et pas des moindres à commencer par
l’attaque des manifestants anti-français qui dès les premiers jours du
putsch se sont rués vers l’ambassade de France pour y poser des actes
de vandalisme à cris récurrents de « Abas la France ».
Cette fois-ci c’est le locataire de cette ambassade monsieur Sylvain Itté
qui est tombé dans l’embuscade tendue par cette « révolution
naissance » à la nigérienne, d’autant plus qu’il était déjà là cible des anti-
français qui n’attendaient que le moment propice pour se venger de ce
« diplomate insolent ». Ainsi, comme dans la foulée le Niger aussi a
déclaré l’ambassadeur de France persona non grata par une note de son
ministre des affaires étrangères ,de la coopération et des nigériens de
l’extérieur qui ordonne au diplomate français de quitter le territoire sous
48 h à cause selon les autorités militaires du <<refus de l’ambassadeur
de France à Niamey de répondre à l’invitation du ministre des affaires
étrangères, de la coopération et des nigériens de l’extérieur pour un
entretien ce vendredi 25 Août 2023, à 10h 30 et d’autres
agissements…>>.
En clair le comportement de l’ambassadeur Sylvain Itté a été jugé
irrévérencieux vis à vis des nouvelles autorités militaires qui l’assimile à
un nouvel affront après le refus, voire le rejet de l’Elysée de reconnaître
les actes de dénonciation des accords militaires pris dès les premiers
jours par l’équipe du général Tiani, émanant des <<autorités
illégitimes>>.
C’est aussi la même réponse donnée par la France suite à l’expulsion de
son ambassadeur dont le délai de 48 court depuis ce Vendredi 25 Août
2023 , ajouté aussi à un premier délai en lien avec la dénonciation des
accords militaires dont l’ultimatum est fixé pour le 2 Septembre 2023.
Visiblement, les relations sont désormais tendues entre la France et le
général Tiani dont on craint d’autres décisions contre cet empire français
qui pourtant avait conquis le Niger depuis les années 1958 lorsque le
Général De Gaulle face au comportement du très résistant Djibo Bakari
avait affirmé de vive voix que « l’Aïr n’ira pas à Moscou ». Mais cette fois
ci on assiste à un revirement spectaculaire de la situation et l’Air suit
inexorablement le chemin tracé par le Mali et le Burkina Faso en
tombant dans l’escarcelle russe.
Encore un autre déni de réalité ou peut être des assurances cachées,
hors de portée du public qui pourrait expliquer l’entêtement des français
à rejeter tout départ du Niger ? La question mérite d’être posée dans ce
contexte marquée par la forte tendance prise par l’option militaire en vue
de mettre fin à<<ces hors la loi >>aux yeux de l’Elysée.
Le dénouement de la crise nigérienne quelle que soit la formule utilisée
va sûrement permettre l’émergence d’une autre coopération entre ce
pays et l’Occident, et plus précisément la France au regard de l’éveil des
consciences des populations du fait de ce que beaucoup de nigériens
qualifient d’actes de courage voire de témérité de la part des
révolutionnaires en treillis, qui pour l’heure sont considérés comme des
messies venus faire sortir le Niger de l’emprise du néocolonialisme
français.
ABOUBACAR SOUMAÏLA