Le risque d’entrer en guerreau Niger est évident, voire imminent, mais pas pour tout le monde en Afrique. Parce que les africains, tout comme leurs « amis occidentaux » n’ont jamais perçu de loin les signes du danger, encore moins vu leurs silhouettes à travers la fumée de leurs écrans de surveillance !
Ni la France et ses renseignements généraux, ni les Etats-Unis et leurs CIA et FBI, aucun partenaire du Niger n’a pu alerter le président Mohamed Bazoum de l’imminence d’un putsch sous son propre palais. Et pourtant, le calme morose dont tous les observateurs avertis dénonçaient la précarité au pays du sable, des dunes et des moyennes forêts où se cachent des pauvres paysans reconvertis de force en djihadistes, où la classe politique de l’opposition refusent de s’opposer ouvertement sous prétexte de donner ou de risquer de donner une caution de légitimité au pouvoir en place, les signaux étaient forts et visibles !
Paris élargie à l’Union Européenne et Washington sont les principaux « amis » en Occident du pays de Mohamed Bazoum, dans ce Sahel trouble et instable et qui a accepté d’héberger des bases militaires françaises et européennes, ainsi que des coopérants civils logés à la meilleure enseigne dans tous les domaines de la vie publique et privée et ce, malgré la montée du sentiment anti-français précisément et celui du rejet des bases militaires étrangères considérées comme des armées d’occupation.
Si dans cet espace sahélien fortement marqué par le phénomène terroriste dans la réalité de la vie quotidienne et que le Niger fait déjà partie des Etats, qui se débrouillent mieux que tout le reste, à cause de sa stratégie antiterroriste holistique et appliquée directement sur le terrain depuis l’Est à Diffa, en passant par le Nord à Agadez et à l’Ouest dans la zone des 3 frontières, où se trouve la région de Tillabéry, la communication n’avait pas encore permis d’intégrer la réalité de cette lutte antiterroriste aux collectivités concernées et au reste de la population. En cause, les réseaux russes sortis directement des laboratoires des puissants services de renseignements de la KGB occupent aussi et déjà réellement le terrain virtuel, le monde de l’Internet à travers les réseaux sociaux dont Wagner avec ses filiales reste le plus connu en Afrique.
La guerre a éclaté dans les réseaux sociaux depuis longtemps !
Dans la toile nigérienne, la guerre est totale et ce, depuis longtemps ! Les acteurs politiques se comportent comme des puissants génies invisibles sur le terrain politique virtuel mais jamais sur l’arène politique au réel.
C’est la guerre de la lutte des classes dans les réseaux sociaux. La toile nigérienne aurait pu même exploser si les violences verbales et comportementales se déroulaient sur la terre ferme, au bord du Djoliba.
Tels des pachydermes, les acteurs politiques se fléchaient et se laissaient pour mort. De la taquinerie camaradesque à la provocation la plus idiote possible d’un victorieux à la Pyrrhus, visant à humilier ou violenter gratuitement un adversaire supposé, tout le zèle est déployé par les plus vulgaires des acteurs pour accomplir leurs forfaits, leurs sales boulots, juste pour tirer profit d’une partie de plaisir personnel, dans son coin, à la rue, d’une porte barrée.
Ainsi les esprits longtemps préparés dans les réseaux sociaux, qui sont devenus le premier domicile sociopolitique de chaque citoyen du 21è siècle au Niger comme partout ailleurs, les premières rumeurs sur le coup d’Etat du Mercredi 26 Juillet vont être un coup de chance pour les acteurs virtuels du ciel nigérien pour disserter à satiété sur un fait réel pour la première fois et ce, depuis plus de 3 ans d’affilée de manœuvres dilatoires et de divers subterfuges allant des plus rocambolesques aux superfétatoires.
Cédéao : Le risque d’une guerre déclarée à l’Afrique par des africains au cœur du Sahel !
Le Niger est l’un du trio que forment le Burkina Faso, le Mali et Niger du Sahel Central, qui constitue également la plus grande convoitise de l’Occident, un véritable scandale géologique, d’autant que cette partie du continent africain concentre à lui seul près du quart des richesses minières, pétrolières, gazières et autres métaux rares, très activement recherchés par les firmes technologiques du monde dit développé. Cette guerre déclarée au Niger, loin de viser à sauver la démocratie ou le président Mohamed Bazoum, est tout simplement une guerre par procuration des superpuissances économiques et militaires pour s’approprier des ressources, des richesses de la région, en dupant quelques acteurs triés sur le volet pour servir aussi bien de prétexte que de moyens pour faire la guerre et piller les ressources à viles prix.
Récemment, au sommet de Paris du 22 et 23 Juin 2023, « pour un nouveau Pacte financier mondial», le président Mohamed Bazoum avait réaffirmé en substance la position des Etats de la région « engagés à exploiter les énergies fossiles pour réaliser leurs projets de société, en donnant droit aux besoins de leurs populations, en faisant face aux défis multiformes de la paix, de la sécurité et du développement ». Et pour cela, « nous allons nous opposer » à toute décision visant à nous l’empêcher, déclarait en substance le président Mohamed Bazoum.
Ce sommet qui a été célébré comme celui du « multilatéralisme financier » pour avoir enregistré la participation de près de 120 délégations d’Etats et d’organisations internationales dont 40 Chefs d’Etat et de gouvernement a été tout sauf un succès pour l’Afrique. Macron a simplement réuni la communauté des bailleurs financiers pour faire admirer aux dirigeants africains des fonds colossaux sous la promesse à l’Afrique pour les faits de Covid19 des droits de tirages spéciaux (DTS) et des nouvelles promesses sur la base des nouvelles taxes, notamment sur le transport maritime, les billets d’avion ou encore la taxe carbone.
Au terme de cet énième sommet de Paris sur les Finances et les modes de financements, l’Afrique ressortait encore plus que jamais perdante. D’autant qu’elle n’avait qu’à choisir forcément entre « la pauvreté, la lutte contre le dérèglement climatique et la préservation de la biodiversité » pour ne guère exploiter ses ressources minières, pétrolières et gazières et donc les énergies qu’eux occidentaux ont déjà exploitées pour s’enrichir.
Cette attitude du président Mohamed Bazoum comme celle de plusieurs autres Chefs d’Etats africains jonchant l’histoire du continent peut bien être l’une des causes profondes du coup d’Etat perpétré contre lui après la tenue de ce sommet dit de « nouveau pacte financier mondial ». Et moins d’un mois seulement après le sommet du « nouveau pacte financier mondial » de Paris du 23 Juin 2023, le 26 Juillet, le patron de sa garde présidentielle met fin aux ambitions de son locataire et freine des quatre fers l’ardeur d’un président moderne, décomplexé, éveillé, connaisseur de la géopolitique de son continent, l’Afrique et décidé à inverser la tendance du désastre humain par l’éducation, en s’attaquant ainsi à l’ignorance par l’inculcation du savoir, du savoir-faire par les grands symboles de la lumière (courant électrique) et de la connaissance par l’éducation avec la qualité.
Si jamais la Cédéao attaque le Niger, le Sahel Central deviendra une poudrière !
« La France n’a pas d’amis,elle n’a que de intérêts » ! Jamais un adage aussi collé à la France ne s’est aussi justifié, dans la réalité concrète comme la pratique de cette manière qu’au Niger.
Parce qu’au Niger, le président Mohamed Bazoum est celui qui a pris beaucoup de peine et de risques à accueillir sur son sol la France, sa coopération militaire, ses bases armées et ses promesses du développement comme ne l’avait jamais ouvertement osé par un Chef d’Etat nigérien depuis les indépendances. Même le président SeyniKountché, l’un des tous premiers Chefs d’Etat nigériens à percevoir l’image négative de la présence de l’armée française sur son territoire avait vite demandé son départ sans aucune forme de dénonciation des accords de défense et de coopération militaire et ce, juste après avoir réalisé son coup d’Etat dans la nuit du 14 au 15 Avril 1074.
Les trois pays du Sahel Central dont le Niger, le Burkina Faso et le Mali étant déjà prépositionnés comme un seul homme sur leurs pieds de guerre, dès qu’une attaque sur le Niger se déclenche, il faut dire que c’est partie pour une guerre interminable. Toutes les armes acquises ces dix dernières années par les trois pays du Sahel seront activées pour s’attaquer au pays d’où vient le premier projectile de guerre lancé sur le Niger.
Tout acte de ce genre constaté sur le Niger sera considéré comme une guerre déclarée aux deux autres pays. Si une telle guerre se déclenche, la Russie va directement s’emmêler, au prétexte que les Etats-Unis et la France ont quelque chose à avoir.
L’évidence de la guerre de procuration peut bien se matérialiser par le type de moyens utilisé pour offenser le pays du Général AbdourahmaneTiani. Parce que toutes les armes sont bien connues par les militaires et les spécialistes pour rapidement déterminer l’origine, la nature, ou la puissancede l’arme en question.
L’implication des nouveaux acteurs dans cette sale guerre n’est pas exclue, d’autant que plusieurs types de conflits y pullulent déjà dans cette région gravement atteinte par la violence des groupes armés terroristes. C’est sera même une aubaine pour d’autres groupes d’intérêts mercantiles, qui ne voudront et n’accepteront guère qu’une telle guerre s’estompe, pour pouvoir vendre des armes, des stupéfiants, la drogue et perpétrer d’autres formes de banditismes et de violences que personne ne souhaite mais ne perçoit pas encore le danger aujourd’hui, la veille de la fin de deux jours de réunion des chefs d’états-majors des armées de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui se pavanent derrière une intervention militaire sous la manipulation évidente des puissants groupes d’intérêts économiques synonyme d’une trahison à la médiation africaine,sous l’inspiration infaillible du grand arbre palabres.
MOUSSA NAGANOU