C’est à peine le procès de la tentative du coup d’État du 30 au 31 Mars 2021 terminé que les forces subversives se remettent en scelle pour nourrir en boucle les réseaux sociaux devenus « fachosphère» et ce à coups de mensonges savamment orchestrés, à base d’idées saugrenues et d’arguments pour le moins fallacieux. La première alternance démocratique du Niger est remise sous les feux des démolisseurs des institutions démocratiques, des hostiles au progrès, des forces réactionnaires, des putschistes au col blanc, des adversaires à peine voilés de l’alternance démocratique, des partisans de la perpétuation d’un royaume nigérien au bonnet d’une géante République aux pieds d’argile.
En cause, l’impunité et le besoin de la justice. En apparence des causes tout à fait bien nobles, mais !
A l’évidence, du simple badigeon pour mieux adhérer les éléments disparates de leur manège. Le sentiment d’impunité et le besoin de justice ne peuvent jamais être l’exclusivité ou moins le privilège que seuls des régimes de la force peuvent combler aux citoyens.
Au contraire, la justice et la reddition des comptes constituent à n’en point douter l’apanage des régimes démocratiques. Sinon, comment comprendre que des organisations syndicales obtiennent dans leur pays comme interlocuteur le président de la République lui-même en personne et continuent à sombrer dans une position d’adversité outrageuse ?
« Coup d’État le matin, coup d’État le soir et coup d’État la nuit ! », tel est l’excès, le pathologique sentiment, qui habite certaines forces politiques tapies dans l’ombre de la République du Niger. C’est devenu un reflexe excessif dans leur vie, au point d’occuper les conversations quotidiennes de façon immortelle.
Malheureusement, ces forces nocives à la société participent à la pollution de l’égrégore politique nigérien et envenime de ce fait, les relations sociales ainsi que la vie syndicale. Tous les sujets sont explorés et exploités à outrance.
Après le montage des vidéos et autres images diffusées à profusion sur les réseaux sociaux en direction du Niger pour servir l’idée d’un « coup d’État en cours dans le pays les weekends du 18 Février 2023 », sans succès, les putschistes au service de l’Internet research agency (IRA) de Wagner ont changé de fusil d’épaule sans abandonner totalement l’idée. Les weekends du 25 Février encore, ils ont repris du service en nourrissant l’idée d’un « malentendu imaginaire voire conflit» entre l’armée nigérienne et celle française de Barkhane.
Usant de tous les moyens numériques via des faux comptes facebook et tweeter créés dans la foulée pour alimenter le besoin de la cause, les contenus des faux comptes sont relayés à travers les groupes whatsapp et partagés dans tous les pays avec les membres de la diaspora pour susciter la polémique, la panique et la psychose recherchée à coups de mensonges grossiers et grotesques. La « fachosphère » nigérienne a été abondamment abreuvée les weekends du 25 Février 2023 par ces comptes n’existants que la tête des putschistes du Web.
Des quatre coups d’États perpétrés au Niger, aucun n’a réglé comme par un coup de baguette magique définitivement les défis de la gouvernance politique, économique et sociale du pays. Contrairement à l’opinion erronée en cours, les militaires ne sont pas nantis de qualité ou de compétence exceptionnelle fondée à faire irruption sur la scène politique pour mieux gérer.
Encore que la prise de pouvoir par la force correspond à une insulte à l’intelligence de la classe politique d’un pays, dont on peut même facilement reprocher de manquer de projets de société viables au service de la Nation. Pendant longtemps, la classe politique africaine est restée jeune, immature, en échec et incapable de concevoir des véritables projets de société et d’y associer la ressource humaine nécessaire à même d’appliquer et de concrétiser le développement sociopolitique, économique et culturel.
La moindre crise politique devient une opportunité sur un plateau aux forces subversives aux aguets d’exécuter un appel de pied l’armée à venir en rescousse pour prendre allègrement le pouvoir aux civiles, tel un messie pour les populations. La force des grandes démocraties réside dans la capacité des acteurs à trouver des réponses concertées et civilisées aux défis de l’heure !
Mais, la discipline militaire bien séduisante et souvent admirée à distance par bien des citoyens est souvent assimilée à de la rigueur voire à l’orthodoxie financière dans la gestion des affaires. Malheureusement, l’histoire des putschs ou des coups d’État renseigne en plus de la mise à mort des libertés publiques, les malversations impunies aussi dont les auteurs n’ont justifié ces actes qu’avec le port du treillis et du fusil à l’épaule.
MOUSSA NAGANOU