Pratiquée depuis la nuit des temps au Niger, la lutte traditionnelle a été initiée en vue de consolider les liens de fraternité, d’unité et de cohésion sociale entre les nigériens. C’est un sport traditionnel très aimé, encouragé et surtout très suivi par l´ensemble des populations du pays et de la diaspora. La lutte a fini par devenir une pratique d’envergure nationale ou être érigée en sport roi au Niger et a pris désormais le nom de sabre national, qui est aujourd’hui à sa 43ème édition.
Avant même le déroulement des combats, un comité national chargé de l’organisation du sabre est institué puis installé pour la circonstance. Avec comme thème de la 43ème édition cette année, « vivons ensemble, nous sommes une famille ».
C’est ce comité qui se charge du déroulement des combats et établira le calendrier des combats, en désignant par un système de tirage au sort les lutteurs qui s’affronteront au cours de la journée et pendant les dix jours de la compétition.
Ainsi la lutte traditionnelle du Niger regroupe 80 lutteurs répartis en 8 équipes de 10 lutteurs pour chaque région. Chaque équipe représente une des huit régions du Niger. Les lutteurs s’affronteront deux à deux, torse nu, dans une arène de combat, sous la supervision des arbitres, qui sont chargés de veiller à ce que les règles de la lutte soient respectées.
Les lutteurs sont cependant prêts à tout et n’hésiteront pas à user de tous les moyens possibles et nécessaires pour remporter les combats visant à conquérir le sabre national, le symbole de la bravoure. Et cela peut se remarquer déjà travers leurs accoutrements et leurs corps où sont attachés plusieurs talismans, en guise de gris-gris pour renforcer leur puissance, leur force musculaire et surtout mettre la chance de leur côté pour pouvoir vaincre et gagner.
Aussi, les nombreuses incantations que les lutteurs prononcent en invoquant la force à plusieurs divinités ou mannes de leurs ancêtres avant le début des combats. Les lutteurs procèdent également à un concours de dance et d’accoutrement appelé Kirari.
Suite à ce concours, le meilleur danseur est récompensé pour sa performance et son accoutrement. Cependant la finalité de la lutte n’est pas d’user de toute sa force pour écraser ou brutaliser son adversaire. Mais plutôt d’user de stratégie, de patience, de ruse voire d’intelligence pour le mettre au sol, au moyen des bras, sans coups de poing ou encore torsions d’articulation, sans pour autant blesser l’adversaire, qui n’est pas à assimiler à un ennemi.
Dès qu’il est au sol, le vainqueur s’empresse à le relever, sans haine. C’est le fair-play, le signe de la fraternité et la solidarité entre les nigériens chez les compétiteurs au cours d’une partie de lutte traditionnelle. C’est un sentiment que le Niger cherche à transmettre aux générations futures, à perpétuer sur l’ensemble du territoire national, entre les différents groupes socioculturels du Niger.
DINA LANKOANDE