Sans le Niger et son de président le Général Seyni Kountche, il serait très difficile de parler d’une organisation communautaire régionale Ouest africaine digne de ce nom aujourd’hui. La naissance et l’émergence d’une communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est le fruit d’un engagement politique et économique sans relâche au sein de la sous région d’un fils digne du Niger, le président Diori Hamani d’abord très actif aux côtés du Nigéria voisin menacé de sécession, avec la guerre voulue du Biafra.
C’est en bravant tous les risques politiques y compris en mettant contre lui-même la France que le président Diori Hamani a pris position en faveur de l’intégrité territoriale du Nigéria, en s’opposant aussi bien au passage des armes via son pays envoyées de la France pour servir les rebelles sécessionnistes mais en basculant aussi du côté du gouvernement central du Nigéria.
Après la guerre et la sauvegarde de l’intégrité territoriale du Nigéria, c’est le Général Seyni Kountche qui percevra la nécessité d’asseoir une organisation communautaire d’envergure régionale pour promouvoir la Justice sociale, la paix, la liberté de circulation citoyenne et le développement, ainsi que la prévention des conflits, tout comme que leur règlement pacifique.
Ce sont essentiellement des officiers de l’armée nigérienne, togolaise ou nigériane, qui ont pensé, inspiré et mis au point la Cedeao. C’est donc le président Nigérian Yakubu Gowon, du président Togolais Gnassimbé Eyadema et du président nigérien Seyni Kountche qui ont signé l’acte de naissance du traité de Lagos du 28 Mai 1975 posant ainsi les fondements juridiques et institutionnels de la Cedeao qui finira par attirer 13 autres pour se stabiliser à 16 pays.
Le rôle joué par le Niger en Afrique
Le rôle du Niger dépasse de loin le cadre de la Cedeao. Le pays du Général Abdourahmane Tiani a joué un rôle fondamental dans la consolidation des États comme la république fédérale du Nigéria, notamment sa consolidation et son intégrité territoriale à cause de la gravissime guerre de Biafra.
Aucun pays n’a aussi accepté de courir le risque de braver les menaces de la France comme le Niger l’a fait avec son président Diori Hamani. C’est pourquoi le Nigéria et ses populations sont et resteront toujours redevables du Niger et de son peuple.
Récemment encore, le président du Niger, Issoufou Mahamadou en inspirant la création de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) à créé une dynamique de forte solidarité à l’échelle continentale par l’avènement d’une zone économique africaine ratifiée par 47 pays contre 55 pays que compte l’Union Africaine, en vue d’impulser plus facilement et plus rapidement le développement socioculturel et économique de l’Afrique.
La zone de libre-échange continentale africaine ouvre le continent noir sur la cour des grands désormais. Grâce au président Issoufou Mahamadou du Niger l’Afrique sort de la nuit des temps et exprime enfin une vision progressiste globale de l’Afrique dans ses rapports avec le monde.
Le rôle du Niger dépasse de loin le cadre de la Cedeao et ne mérite guère une telle sanction infligée au pays du Général Tiani. L’histoire retiendra que c’est du Nigéria que des sanctions commerciales et économiques injustes et illégales ont été prises contre le Niger pour cause de coup d’état, malgré que c’est le 5ème du genre, loin de battre le record en cette matière au pays de Bola Ahmed Tinubu, qui a battu le record des coups d’État devant le Niger, avec six (6) coups d’État réussis sur huit tentatives (8) enregistrées.
Dr ABOUBAKARY MOUKIMOU MOURANA
Observateur de la scène politique du Niger
Chevalier de l’Ordre National du Niger ;
Commandeur de l’Ordre des Palmes Académiques du Niger ;
Grand Officier de l’Ordre des Mérites du Niger