Le président de l’Assemblée nationale, SEM Seïni Oumarou a présidé ce Mardi 16 Mai 2023, à l’hémicycle, la cérémonie solennelle de la 29eme Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). C’était en présence de plusieurs hautes personnalités, des présidents des pays Membres de l’Assemblée parlementaire de la francophonie.
Plusieurs allocutions ont marqué la cérémonie d’ouverture de cette importante rencontre. Hôte des présentes assises, Faustin Boukoubi, le président de l’Assemblée nationale du Gabon a été le premier à prendre la parole pour non seulement saluer les efforts du gouvernement nigérien pour la qualité d’organisation de cette importante rencontre avant de rappeler que la réunion qui se tient à Niamey « succède à celle du Maroc tenue en 2022 ».
Une occasion pour lui de remercier les autorités parlementaires africaines pour leur participation massive et traduire leur reconnaissance l’hospitalité exceptionnelle bénéficiée lors du séjour au Maroc.
Prenant la parole, le Secrétaire Général parlementaire de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, M. Bruno Fuchs se dit persuadé que « la Francophonie parlementaire peut et doit jouer un rôle important dans la résolution des conflits. Nous devons utiliser ce vecteur de la solidarité, de la fraternité, d’une vision d’un monde partagée pour débattre, conjointement, sur d’importants problèmes qui se dressent devant nous et nous devons être des forces de propositions pour nourrir le débat public et favoriser la résolution des situations critiques ». M. Bruno a aussi indiqué que « l’Afrique et le Sahel en particulier est un continent complexe et diversifié, confrontée à des défis démographiques, économiques, sécuritaires et politiques majeurs. La présence des groupes terroriste et de bandes armées qui opèrent dans la région, ainsi que les problèmes liés au changement climatique et à la pauvreté ont rendu la situation encore plus paradoxale au vu de ses énormes perspectives de développement ». Il a par ailleurs, rappelé que « dans ce contexte, nous parlementaires francophones, nous devons prendre entièrement part à la promotion de la paix, à la sécurité et au développent. Nous partageons une langue commune, une histoire commune et des valeurs communes. Cette communauté peut constituer une force unique pour aider les pays du Sahel à relever les défis auxquels ils sont confrontés. Utilisé le vecteur de solidarité donc, c’est dans ce même sens que le patron du Parlement nigérien M. Seini Oumarou a abordé, à son tour de parole « le contexte des pays du Sahel appelle aujourd’hui à une solidarité plus agissante, à un engagement concerté de tous les amis de l’APF et des organisations de la Francophonie dans leur ensemble, afin de persuader la communauté internationale de mieux les aider à lutter contre les nombreux défis auxquels ils font face, dont le plus important aujourd’hui est le terrorisme qui menace d’y devenir endémique. Ces pays du Sahel, sont presque tous membres de l’APF et participent à la vie de tous les organes et instances de la Francophonie ». Selon Seini Oumarou « à l’heure actuelle, comme par une action concertée, ces pays sahéliens sont assaillis par des hordes de criminels dont l’objectif semble se résumer à la déstabilisation des États et de toutes les structures organisées ». Aujourd’hui encore, pendant que nous tenons ces assises, nos forces de défense et de sécurité sont sur le qui-vive, certaines de nos populations au Niger, au Mali, au Burkina Faso vivent dans la hantise d’assassinats indistincts, d’enlèvements contre rançon ou de rackets. Nos armées affrontent sans faiblesse tous ces ennemis; elles le font avec cet engagement et ce courage qui ont permis à nos ancêtres de bâtir des empires prestigieux dont les vestiges jalonnent encore aujourd’hui nos paysages. Pourtant, nous avons besoin du soutien de tous nos amis pour faire échec à l’objectif non avoué des terroristes qui n’est ni plus ni moins que la destruction de nos États. Le président de l’Assemblée nationale du Niger dira aussi, que l’autre fait encore marquant de la région Afrique est assurément la question migratoire. Un autre danger mortel pour notre jeunesse et un défi pour les États frontaliers du Sahara et de la Méditerranée.
En effet, poursuit-il, depuis bientôt trois décennies, le fait migratoire particulièrement son aspect irrégulier, se maintient invariablement à l’agenda des pouvoirs publics. En raison de la charge émotionnelle que les migrants charrient et surtout à cause de leur impact économique aussi bien pour les pays d’accueil que pour ceux de départ ou encore de transit.
Ainsi, en dépit de toutes les stratégies déployées pour limiter les départs massifs de migrants, malgré tous les dangers dont se fait l’écho la presse internationale, nos jeunes continuent à braver le désert et la mer pour franchir les frontières de l’Europe.
Bien évidement cette attitude fait de la migration clandestine une source de banditisme et de délinquance aggravés par les mafias transnationales.
Dès lors, nous sommes tous interpellés. Nous devons nous en persuader que si le fait migratoire n’est pas pris en main, le crime organisé gangrènera nos pays et à brève échéance, des pans entiers de nos économies pourraient échapper au contrôle des États avec le développement des trafics de matières et produits illicites qui accompagnent presque toujours la traite des migrants.
En pareille circonstance, l’APF, par un système concerté de plaidoyer, pourrait aider la communauté internationale à mieux prendre en charge la problématique migratoire dont l’un des enjeux est la restauration de la dignité de l’homme Africain. Au-delà de l’AFP, la Francophonie dans sont ensemble devrait aider nos pays à soigner le mal par la racine, en s’attaquant aux causes objectives qui engendrent les migrations clandestines. Deux jours durant, les participants à cette Assemblée générale donneront le meilleur d’eux-mêmes pour qu’à la sortie de ces assises les objectifs visés à travers cette dernière rencontre puissent être valablement atteints.
RAMATOU OUMAR LABARAN